La commission antipédophilie veut que le Vatican réponde aux victimes

La commission avait déjà recommandé au pape que le Vatican prenne l'habitude d'écrire aux victimes, mais le dicastère chargé, entre autres, des prêtres pédophiles, s'y était opposé.
La commission avait déjà recommandé au pape que le Vatican prenne l'habitude d'écrire aux victimes, mais le dicastère chargé, entre autres, des prêtres pédophiles, s'y était opposé. © GABRIEL BOUYS / AFP
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avec AFP
La commission papale de lutte contre la pédophilie s'est accordé sur l'importance de répondre directement et avec compassion aux victimes qui écrivent au Vatican.

La commission papale de lutte contre la pédophilie a demandé que le Vatican s'organise pour répondre de manière personnelle et "avec compassion" à chacun des nombreux courriers adressés au Saint-Siège par des victime d'abus sexuels.

"Une plus grande transparence". Le groupe d'experts a émis cette recommandation à l'issue de sa huitième réunion ce week-end, la première sans l'Irlandaise Marie Collins, représentante des victimes qui a claqué la porte début mars en dénonçant un manque "honteux" de coopération au sein du Vatican. "La commission a discuté de l'importance de répondre directement et avec compassion aux victimes/survivants quand ils écrivent aux bureaux du Saint-Siège", ont expliqué ses membres dans un communiqué de presse, rendu public lundi. "Prendre acte du courrier et donner une réponse appropriée et personnelle participent d'une plus grande transparence et du processus de guérison", ont-ils ajouté. "Il s'agit d'une tâche considérable compte tenu du volume et de la nature de la correspondance, qui requiert des ressources et des procédures claires et spécifiques", ont-t-ils insisté.

"Un devoir des évêques". La commission avait déjà recommandé au pape que le Vatican prenne l'habitude d'écrire aux victimes, mais le dicastère (ministère) chargé, entre autres, des prêtres pédophiles, s'y était opposé. "Cet acte d'attention pastorale est un devoir des évêques (...). C'est un malentendu de penser que ce dicastère, à Rome, peut s'occuper de tous les diocèses et ordres religieux du monde", avait alors expliqué à la presse son responsable, le cardinal allemand Gerhard Ludwig Müller.

La commission poursuit ses visites. En annonçant sa démission, Marie Collins avait dénoncé le refus du dicastère de suivre une recommandation approuvée par le pape - sans préciser laquelle - comme la "goutte d'eau" ayant précipité son départ. Parallèlement, les experts de la commission ont expliqué poursuivre leurs visites à travers le monde, de la Zambie à la Colombie, pour accompagner la mise en place de procédures destinées à protéger les plus fragiles d'un fléau encore tabou dans de nombreux pays.