La Bourse d'Istanbul réagit (très) bien à la victoire d'Erdogan

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© HOCINE ZAOURAR / AFP
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N.M. avec AFP
Lundi matin, la devise turque a progressé de plus de 4% et le principal indice de la Bourse d'Istanbul a bondi de 5,4%, en réaction à la victoire aux législatives du parti AKP.

En Turquie, la livre et la Bourse d'Istanbul ont salué lundi d'une très forte hausse la large victoire du parti du président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan aux élections législatives, qui a regagné sa majorité absolue perdue il y a cinq mois.

Une année 2015 jusque là morose. En début de matinée, la devise turque progressait de plus de 4% et s'échangeait autour de 2,78 livres pour un dollar et de 3,06 livres pour un euro. Dans la foulée, le principal indice de la Bourse stambouliote (BIST 100) a ouvert sa séance sur un bond de 5,4% à 83.735 points. La devise turque a perdu plus de 20% face aux monnaies américaine et européenne depuis le début de l'année, dans une économie marquée par le ralentissement de la croissance (à 2,9% en 2014), une forte inflation et un haut niveau de déficits publics. 

"Un renforcement de l'économie" en vue ? "Ce scrutin va mettre un terme à la période de transition qui régnait en Turquie et devrait permettre un renforcement de l'économie du pays", a pronostiqué l'analyste Valeria Bednarik, de la firme FXstreet. "La livre turque pourrait connaître maintenant une période de forte hausse et revenir d'une valeur de 3 livres pour un dollar à 2 livres pour un dollar", a-t-elle ajouté. "Ce résultat élimine les inquiétudes concernant la formation d'un gouvernement ou l'éventualité d'une troisième élection si le scrutin d'hier avait produit un résultat similaire à celui du 7 juin", a pour sa part noté Inan Demir, chef économiste à la Finansbank.

Fin de l'instabilité politique. Au pouvoir depuis 2002 en Turquie, le Parti de la justice et du développement (AKP) a largement remporté les législatives dimanche, contre tous les pronostics, en recueillant 49,4% des suffrages au terme d'un scrutin disputé sur fond de reprise du conflit kurde et trois semaines après un attentat jihadiste qui a fait 102 morts à Ankara. En empochant 316 des 550 sièges de députés au parlement, le parti fondé par Recep Tayyip Erdogan a également récupéré le contrôle total du Parlement qu'il avait perdu cinq mois plus tôt, plongeant le pays en pleine instabilité.