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Caroline Baudry, édité par Philippe Folgado // Crédit photo : MENAHEM KAHANA / AFP , modifié à
Ils disent que leur vie s'est arrêtée le 7 octobre. Trois Israéliens, rescapés de la tuerie du festival Nova, où 367 personnes sont mortes et 34 prises en otage, sont venus à Paris pour témoigner des quelques heures qu'ils ont vécues et qui ne les quittent plus.

Le 7 octobre 2023, le Hamas lance une attaque en Israël. En quelques instants, des milliers de vies basculent dans l'horreur. Mirral Orana, une jeune femme de 27 ans, participait au festival Nova. Lorsqu'elle évoque ce qu'elle a vécu, son récit s'entrecoupe de larmes, mais elle continue de raconter son histoire. Le faire est une obligation, dit-elle.

"J'ai le sentiment d'être restée bloquée dans cette journée du 7 octobre"

Ce jour-là, elle a reçu une balle dans la cuisse gauche, a heurté les cadavres de trois de ses amis dans sa course pour échapper aux terroristes. Depuis, elle dit avoir perdu le contrôle de sa vie : "Je n'arrive pas à m'endormir la nuit sans un cachet. J'ai du mal à être dans un endroit où il y a du monde. J'ai des angoisses et des cauchemars". Infirmière vétérinaire de profession et soignant des animaux blessés, le traumatisme de cette journée l'empêche de reprendre normalement son travail. 

Le sang, la mort et la peur ne quittent pas Yuval Vackin, une autre survivante, âgée de 24 ans : "J'ai le sentiment d'être restée bloquée dans cette journée du 7 octobre". Toutes les images qu'elle a vues ne la quittent plus : "Chaque jour, chaque heure, chaque minute. Depuis le 7 octobre, je ne suis plus la même personne... même plus du tout". Leurs psychologues les accompagnent dans ce voyage à Paris. Ils les écoutent, chacun, deux heures par jour. Et témoigner aujourd'hui dans le monde fait partie de leur reconstruction.