L'émotion reste importante au Japon deux jours après l'assassinat de Shinzo Abe. 1:37
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Bernard Delattre, édité par Ophélie Artaud
Deux jours après l'assassinat de l'ancien Premier ministre Shinzo Abe, les Japonais ont commencé à voter pour les élections sénatoriales. Aux abords des bureaux de vote, les dispositifs de sécurité ont été considérablement renforcés. D'un point de vue politique, le gouvernement craint que l'électorat reproche un manque de sécurité.

Au Japon, les électeurs ont commencé à voter pour renouveler la moitié de la chambre haute du Parlement. Des élections sénatoriales qui se déroulent deux jours après l'assassinat de l'ancien Premier ministre Shinzo Abe. Le dispositif de sécurité entourant ces élections a donc considérablement été renforcé au cours des dernières 48 heures.

Fouilles, surveillances, détecteurs de métaux...

Hier, des ambulances ont été positionnées à proximité des gares ou des grands carrefours où les derniers meetings en plein air de la campagne se sont déroulés, et un grand nombre de policiers en tenue ou en civil ont surveillé les participants. Les autorités redoutent ce qu'on appelle des "copycat", c'est-à-dire des individus qui chercheraient à reproduire à l'identique l'attentat perpétré ce vendredi.

Plus globalement, le gouvernement est sur les dents. Il craint que l'électorat lui reproche une forme de légèreté sur le plan de la sécurité, puisque la police a reconnu l'existence de failles dans le dispositif de protection de Shinzo Abe. Des détecteurs de métaux ont donc été installés à l'entrée de la plupart des 48.000 bureaux de vote que compte le pays. Et les électeurs ont été fouillés avant d'y pénétrer. C'est du jamais vu au Japon.

 

 

L'assassinat de Shinzo Abe pourrait avoir un impact électoral. Aux élections sénatoriales, le taux de participation n'est jamais très élevé. Mais après ce qui s'est passé, les électeurs pourraient se mobiliser. Certains analystes tablent aussi sur un réflexe légitimiste de l'électorat. Dans un contexte aussi dramatique, beaucoup de Japonais pourraient juger que l'heure n'est décidément pas à l'alternance politique et donc voter dans le sens de la stabilité et de la sécurité, ce qui serait bénéfique pour la coalition au pouvoir.