jérusalem manifestation 1:50
  • Copié
Gwendoline de Bono (à Jérusalem), édité par Justine Hagard
Les tirs de roquettes du Hamas et les frappes aériennes israéliennes se sont poursuivis mercredi soir. Jeudi, la diplomatie s'active pour tenter de mettre un terme à l'escalade du conflit israélo-palestinien. Mais à Jérusalem, le fossé se creuse entre la partie Est de la ville, où vivent les Palestiniens, et Jérusalem Ouest, où vivent majoritairement des citoyens juifs.

Alors que les affrontements se poursuivent, la diplomatie s'active, ce jeudi, sur le terrain et en coulisses, pour tenter de mettre un terme à l'escalade militaire meurtrière entre Israël et le Hamas palestinien au pouvoir dans la bande de Gaza. Le président américain Joe Biden a appelé ce mercredi à une "désescalade" dans le conflit. La France, elle, affirme chercher un cessez-le-feu immédiat. De son côté, Israël dit attendre le moment "opportun" pour cesser ses frappes.

Déclenchée le 10 mai, la flambée de violences, la plus meurtrière depuis 2014 entre Israël et le Hamas, a coûté la vie à au moins 227 Palestiniens, dont 64 enfants, selon le ministère de la Santé à Gaza. En Israël, les tirs de roquettes ont fait 12 morts, selon la police. À Jérusalem, là où le conflit a débuté, le fossé se creuse entre la partie Est de la ville, où vivent les Palestiniens, et la partie Ouest, où vivent majoritairement des citoyens juifs.

"J'ai peur de me retrouver encerclé"

Depuis le début des violences, les livreurs de Jérusalem rencontrés par Europe 1 appréhendent chaque commande. Noam, un Palestinien, est anxieux lorsqu'il découvre qu'il doit livrer à Jérusalem Ouest. "La situation est mauvaise là-bas, je dois parfois livrer dans des zones ultra-orthodoxes où il y a des extrémistes. J'ai peur de me retrouver encerclé, seul. Je sais qu'ils me frapperaient", raconte le jeune homme.

Dans une allée commerçante habituellement bondée, les terrasses sont vides. Le lieu est proche de la ligne verte, frontière invisible qui sépare l'est et l'ouest de Jérusalem. "On sent des tensions entre la communauté juive et la communauté arabe à Jérusalem", explique Gabriel, un citoyen juif. "C'est ici une des rares zones mixtes de la ville, et aujourd'hui, elle est moins mixte, c'est triste", se désole-t-il.

Dans un hôpital de l'est de la ville, Thameur, un Palestinien de Jérusalem, grimace de douleur. Une balle a traversé son avant-bras lorsqu'un juif extrémiste a ouvert le feu dans son quartier, dimanche dernier. "Ils sont venus armés avec des M16 et l'un d'eux a attaqué les jeunes. Il a tiré directement sur les maisons, sur les enfants. Dans notre quartier, c'est la première fois qu'une chose pareille arrive", commente-t-il. Des membres de sa famille présents à son chevet travaillent à Jérusalem ouest. "Pour l'instant, mes enfants ont interdiction d'y aller", précise l'un d'eux.