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Ophélie Artaud (propos recueillis par Albane Leprince) / Crédit photo : Jalaa MAREY / AFP
Le chef de guerre du Hezbollah libanais, Nassan Nasrallah, doit s'exprimer ce vendredi en début d'après-midi sur le conflit entre Israël et le Hamas. Un discours qui laisse craindre une entrée de sa formation dans la guerre, comme l'explique David Rigoulet-Roze, chercheur associé à l'Iris et spécialiste du Proche-Orient à Europe 1.

Le conflit entre Israël et le Hamas pourrait entrer dans une autre dimension. L'État hébreu vient d'annoncer l'encerclement total de Gaza-ville et l'objectif reste l'anéantissement total des centres opérationnels du Hamas, assure l'armée israélienne. Alors que l'offensive au sol se poursuit dans Gaza, et qu'une offensive aérienne a eu lieu sur le Sud-Liban pour frapper massivement les positions du Hezbollah libanais vendredi soir, un discours très attendu se prépare. Leur chef de guerre, Hassan Nasrallah, sortira du silence ce vendredi après-midi. Il s'agit de son premier discours depuis le début du conflit, qui pourrait déterminer l'engagement du Liban dans le conflit.

"Logique escalatoire"

L'ouverture d'un nouveau front n'est pas à exclure, selon David Rigoulet-Roze, chercheur associé à l'Iris et spécialiste du Proche-Orient. "Il y a une logique escalatoire qui semble se mettre en place. Ce qui est préoccupant également, c'est qu'en arrière-fond de cette logique escalatoire régionale, il y a la constitution de blocs, notamment un bloc anti-occidental. On voit effectivement un axe Moscou, Pékin, Téhéran", explique-t-il au micro d'Europe 1.

Un risque d'élargissement du conflit

Pour David Rigoulet-Roze, le risque d'élargissement du conflit est d'autant plus important que "à plusieurs reprises, le Hezbollah a émis l'idée qu'il ne pourrait pas rester les bras croisés notamment si Tsahal investissait massivement Gaza avec l'ouverture d'un deuxième front, voire d'un troisième et quatrième du côté de la Syrie ou en Cisjordanie. Ce serait évidemment un événement majeur, un point de bascule, avec des attendus incontrôlables. C'est la raison pour laquelle, d'ailleurs, les Américains ont dépêché deux groupes aéronavals. C'est une manière d'instaurer une dissuasion directement sur le Hezbollah. C'est un message évidemment surtout fait à Téhéran", conclut le chercheur.

La prise de parole du chef du Hezbollah libanais tombera en pleine visite du chef de la diplomatie américaine en Israël. Anthony Blinken espère obtenir des Israéliens un accord pour l'évacuation des ressortissants étrangers de Gaza.