Israël : adoption d'une loi controversée sur le financement des ONG

La Knesset, l'assemblée israélienne.
La Knesset, l'assemblée israélienne. © HEIDI LEVINE / POOL / AFP
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avec AFP , modifié à
Cette loi va obliger les ONG qui reçoivent des dons de gouvernements étrangers à le déclarer officiellement. L'opposition y voit "les bourgeons du fascisme".

Le parlement israélien a approuvé une loi controversée qui oblige les ONG recevant la plus grande partie de leur financement de gouvernements étrangers de le déclarer officiellement, a annoncé mardi un porte-parole de la Knesset.

"Les bourgeons du fascisme". La loi, qui selon ses détracteurs cible les groupes de gauche qui font campagne pour les droits des Palestiniens, a été votée par 57 voix contre 48, après un long débat.  "La loi entend s'occuper du phénomène des ONG qui représentent des intérêts étrangers d'Etats étrangers, tout en agissant sous le couvert d'organisations locales cherchant à servir les intérêts du public israélien", est-il écrit en préambule. Le chef de l'opposition israélienne Isaac Herzog a affirmé que la loi constitue "les bourgeons du fascisme qui fleurit en Israël".

Pour "augmenter la transparence". Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré que le but de la loi était "d'empêcher une situation absurde où des Etats étrangers se mêlent des affaires intérieures d'Israël en finançant des ONG, sans que le public israélien n'en soit conscient". "Contrairement aux revendications de la gauche, l'approbation de la loi va augmenter la transparence, contribuer à créer un discours qui reflète l'opinion publique israélienne et renforcer la démocratie", a-t-il écrit sur sa page Facebook après le vote final. 

25 ONG concernées. La loi ne se réfère pas spécifiquement aux organisations de gauche, mais pourra être appliquée pour 25 ONG. Les ONG de droite, celles en faveur par exemple de l'occupation israélienne de la Cisjordanie, ont tendance à dépendre de dons privés, auxquels la loi ne s'applique pas. Plusieurs ONG israéliennes de gauche reçoivent de grandes parties de leur financement de l'étranger, y compris de gouvernements européens.