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Chloé Lagadou
Après plus de deux semaines de manifestations en Iran, les femmes ne s'arrêtent pas. Elles continuent de brandir fièrement leur voile dans les airs. Mais leurs revendications sont réprimées dans le sang et la violence par le régime iranien… 92 personnes sont mortes depuis le début des manifestations d'après une ONG locale. Parmi elles, des femmes qui étaient devenues le visage du mouvement.

La voix angélique de Nika Shakarami résonne encore… Cette adolescente de 17 ans avait disparu dans une manifestation il y a dix jours, sa famille était sans nouvelle de sa part… Seulement, les forces de sécurité iraniennes viennent de rendre le cadavre de la jeune fille à ses parents, avec le nez et le crâne fracturé. Et c’est loin d’être la seule victime de la répression du régime iranien depuis le début des manifestations. Dans une vidéo, il y a quelques jours, Hadis Najafi, nouait ses cheveux blonds en chignon face aux forces de l’ordre. Résultat : la jeune femme de 20 ans est morte, touchées par six balles dans la tête, le cou et la poitrine.

"Un mouvement difficile à contrôler, il éclate partout"

Depuis plus de deux semaines, plusieurs dizaines de femmes ont été abattues par les forces de sécurité iraniennes. Elles sont devenues les visages de la revendication et donc, les premières cibles du régime explique Thierry Coville, chercheur à l’Institut de Relation internationales et stratégiques : "Je crois que ce n’est jamais arrivé en Iran : les femmes sont en tête des manifestations. Et en plus, l’État fait face à un mouvement qui n’a pas de leader".

"On peut avoir une impression de répression tout azimute parce qu’à mon avis, c’est un mouvement qui est difficile à contrôler pour eux parce qu’il éclate partout", reconnaît ce spécialiste de l’Iran. "On a des tirs à balles réelles donc l’idée pour le régime c’est de réprimer et de mettre fin à ce mouvement le plus rapidement possible."

Mais, malgré une forte répression, les femmes résistent. Dans les collèges et lycées du pays, les adolescentes, cheveux découverts, continuent de lutter pour la liberté.