Incendies à Los Angeles : comment expliquer la violence du phénomène ?
Plusieurs incendies sont en train de ravager les alentours de Los Angeles, en Californie, en ce début janvier et ont coûté la vie à au moins cinq personnes selon un bilan donné jeudi. Exacerbées par des conditions climatiques favorables, les flammes font d'importants dégâts dans la zone : plus de 6.500 hectares ont ainsi été calcinés.
Des scènes apocalyptiques aux portes de Los Angeles : depuis mardi 7 janvier, la Californie est confrontée à plusieurs incendies violents qui font d'énormes dégâts dans les alentours de la Cité des Anges. Plus de 130.000 personnes ont dû fuir, et de nombreuses habitations, dont des maisons de stars, n'ont pas résisté à l'avancée des flammes. Pour le moment, cinq personnes sont décédées selon un bilan communiqué ce jeudi, et 6.500 hectares sont partis en fumée.
Sécheresse et vents violents
Un épisode virulent qui s'explique par la combinaison de plusieurs phénomènes météorologiques et climatiques, éclaire Patrick Marlière, directeur d'Agate Météo. "Les deux-trois dernières années ont été extrêmement pluvieuses et ont favorisé le développement de la végétation. Ensuite, une sécheresse s'est installée dans le deuxième semestre de l'année 2024, alors que d'habitude, c'est souvent une période plus arrosée", rappelle le météorologiste interrogé par Europe 1.
"Il y a aussi les vents, que l'on observe régulièrement dans ce secteur, qui traversent des zones désertiques", ajoute Patrick Marlière. "Ils sont souvent chauds et violents, et arrivent sur la façade ouest de l'Amérique du Nord. De par leur chaleur, ils assèchent la végétation", expose-t-il. Des espaces verts déjà soumis à un manque de pluie. Cela peut déboucher sur des catastrophes : les vents peuvent faire tomber des poteaux électriques, et ainsi provoquer un départ d'incendie.
En ce mois de janvier, ce sont même plusieurs incendies que doit affronter la région de Los Angeles. "De telles forces de vent propulsent les braises à plusieurs kilomètres. Quand on a un départ d'incendie, celui-ci est accentué à cause de ces vents très forts sur l'ensemble du territoire impacté par ces vents", note le directeur d'Agate Météo. Le réchauffement de l'océan Pacifique, à cause du changement climatique, permet, au total, d'en arriver à cette situation extrême.
"Cela fait presque 150 ans que l'on n'a pas vu ça"
Pourquoi ces feux sont-ils alors exacerbés dès ce mois de janvier, en plein hiver, et pas en période de fortes chaleurs ? "Il est très rare sur ce secteur que l'on ait l'ensemble de ces situations (à cette période), une saison quasiment inversée", remarque Patrick Marlière. "En revanche, la sécheresse qui s'est installée restera historique puisque cela fait presque 150 ans que l'on n'a pas vu ça (...) Tout était réuni pour que ces feux se déclarent sur une zone géographique importante."
Face à ces phénomènes climatiques intenses, l'Homme peut difficilement limiter les dégâts, même s'il voulait répandre de l'eau sur la végétation autour de Los Angeles pour pallier le manque de précipitations. "Il faudrait arroser des hectares et des hectares pour arriver à combler ce déficit, ce n'est pas possible (...) Il faudrait se poser la question de l'entretien des espaces forestiers, il y a ici une action humaine possible", avance le météorologue. Mais "en dehors de cela, on ne peut pas remplacer la nature, ni les déficits de pluie sur des secteurs aussi importants."