Incarcérée en 2011 pour avoir conduit, une militante saoudienne a hâte de reprendre le volant

Manal al-Sharif crédit : MICHAL CIZEK / AFP
"C'est un jour vraiment historique", a déclaré Manal al-Sharif au journal "The Australian". © MICHAL CIZEK / AFP
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avec AFP , modifié à
Depuis Sydney où elle est installée, la militante saoudienne Manal al-Sharif a déclaré qu'elle avait hâte de rentrer en Arabie saoudite pour "conduire légalement", un comportement qui l'avait conduite en prison pendant neuf jours en 2011. 

"Je ne peux pas décrire la joie que je ressens". La militante saoudienne Manal al-Sharif, qui vit à Sydney, a déclaré jeudi avoir hâte de reprendre le volant dans son pays, après le décret royal historique autorisant les femmes à conduire.

Une mesure très symbolique. Manal al-Sharif, qui a dirigé le mouvement de protestation "Women2Drive", avait été emprisonnée pendant neuf jours en mai 2011 pour avoir mis en ligne une vidéo où on la voyait conduire dans la ville de Khobar, dans l'est du pays. Mardi soir, le roi Salmane a ordonné la délivrance de permis de conduire "indifféremment aux hommes et aux femmes", selon un décret qui a résonné comme un séisme dans le royaume, seul pays où les femmes n'avaient pas le droit de conduire.

Cette mesure, qui doit entrer en vigueur en juin, porte l'empreinte du prince héritier Mohammed ben Salmane, 32 ans, architecte d'un vaste programme de réformes économiques et sociales baptisé "Vision 2030".

"Je vais rentrer, je vais conduire, légalement !". "C'est un jour vraiment historique", a déclaré Manal al-Sharif au journal The Australian. "Je vais être honnête : je viens juste de pleurer. Il y avait des rumeurs mais vous n'osez jamais y croire". "Je vais rentrer, je vais conduire, légalement !" s'est réjouie Manal Al-Sharif, qui était partie s'installer en Australie à sa sortie de prison. "Ma voiture est toujours là-bas, celle que j'ai conduite. J'avais refusé de m'en débarrasser. Ma famille me l'a gardée. Je vais la conduire, mais légalement cette fois."