"Il nous faut un oui ou un non" : Amélie de Montchalin réagit à la demande de report du Brexit

© Bertrand GUAY / AFP
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La secrétaire d’État aux Affaires européennes et responsable du dossier du Brexit explique dans une interview au JDD pourquoi "l'incertitude politique du Brexit a des conséquences négatives très concrètes pour les millions de gens". 

Amélie de Montchalin, secrétaire d’État aux Affaires européennes et responsable du dossier du Brexit, a réagi dans le Journal du Dimanche à la nouvelle demande de report du Brexit faite par les Britanniques samedi. Alors que l'Elysée a fait savoir qu'un "délai supplémentaire n'était dans l'intérêt de personne", Amélie de Montchalin appelle à aller de l'avant. "Il faut maintenant avancer. Cessons de croire que l’intérêt collectif est de tout arrêter pour six mois et que cela ira mieux après", explique-t-elle. 

Pour la secrétaire d'État, "l'accord est clair", et "respecte la souveraineté des Britanniques". "Nous avons modifié le texte sur des points qui étaient essentiels pour Boris Johnson. Que ce soit sur le 'backstop' en Irlande, sur l’Union douanière, sur le consentement démocratique des Nord-Irlandais. Il s’agit là également d’un accord qui respecte nos propres lignes rouges sur la paix en Irlande et sur la protection du marché unique", explique Amélie de Montchalin. "A partir de là, il nous faut un oui ou un non. Nous ne l’avons pas", constate-t-elle. 

Des conséquences négatives "pour des millions de gens"

Si la responsable du dossier du Brexit n'est "ni déçue, ni optimiste, ni pessimiste" à la suite de cette nouvelle demande de report, elle déplore les conséquences de cette décision pour "des millions de gens". "Quand Emmanuel Macron dit qu'un délai supplémentaire n'est dans l’intérêt de personne, c’est qu’à un moment donné l’incertitude politique a des conséquences négatives très concrètes pour les millions de gens qui sont concernés par le Brexit", insiste Amélie de Montchalin. "Nous parlons là de cinq millions de camions qui passent par Calais chaque année pour franchir la Manche, de trois millions d’Européens qui vivent et travaillent au Royaume-Uni, de pêcheurs et d’agriculteurs qui ont besoin d’être au clair sur leurs capacités d’investissement ou d’exportations", conlut-elle.