Haut-Karabakh: le dirigeant séparatiste, Samvel Chakhramanian, annule la dissolution prévue le 1er janvier

Haut-Karabagh
Des milliers d'habitants ont abandonné leurs habitations © Antoni Lallican / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
  • Copié
avec AFP / Crédits :Antoni Lallican / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
À moins de dix jours de la dissolution de la république séparatiste autoproclamée du Haut-Karabakh, Samvel Chakhramanian a annoncé que la dissolution des entités sécessionnistes était finalement annulée. Elle était prévue depuis la fin du mois de septembre. 

Le dirigeant des séparatistes arméniens du Haut-Karabakh, qui ont été chassés en septembre par l'Azerbaïdjan de ce territoire disputé depuis plus de trois décennies, a indiqué vendredi annuler la dissolution des entités sécessionnistes qu'il avait pourtant auparavant annoncée pour le 1er janvier 2024. "Dans le domaine juridique de la République d'Artsakh (nom donné par les séparatistes arméniens au Haut-Karabakh, ndlr), il n'existe pas de document prévoyant la dissolution des institutions gouvernementales", a déclaré Samvel Chakhramanian lors d'une réunion avec d'autres dirigeants à Erevan.

"Aucun document ne peut conduire à la dissolution"

Ce spectaculaire retournement de situation intervient à moins de dix jours de la dissolution de la république séparatiste autoproclamée du Haut-Karabakh, prévue depuis fin septembre par un décret de Samvel Chakhramanian au 1er janvier 2024, plus de 30 ans après sa création. L'Azerbaïdjan et les séparatistes arméniens se disputaient le territoire depuis l'éclatement de l'URSS et deux guerres avaient éclaté, la première au début des années 1990 et une seconde en 2020, remportée par Bakou.

Le décret, "c'est un papier vide", a justifié vendredi à l'AFP le bureau de Samvel Chakhramanian. "Aucun document ne peut conduire à la dissolution de la République qui a été établie par la volonté du peuple", ont encore fait valoir les services du dirigeant des séparatistes arméniens. Dans les faits, Samvel Chakhramanian n'a toutefois plus de pouvoir sur le sort de l'enclave depuis une offensive victorieuse de l'Azerbaïdjan en septembre qui a repris l'ensemble de cette région montagneuse.

100.000 personnes ont fui vers l'Arménie

Dans la foulée de cette opération militaire de 24 heures, les autorités de Bakou avaient arrêté plusieurs représentants séparatistes et la région s'était vidée de la quasi-totalité de ses habitants, 100.000 personnes sur les 120.000 recensées fuyant vers l'Arménie. C'est à ce moment-là, dix jours après la reprise par Bakou de l'enclave, que Samvel Chakhramanian avait signé un décret sur la dissolution de "toutes les institutions gouvernementales" de la république séparatiste "au 1er janvier 2024".

En conséquence, "la République du Nagorny Karabakh" cessera "son existence", était-il notamment écrit. Depuis, le président autoritaire de l'Azerbaïdjan, Ilham Aliev, s'est rendu mi-octobre à Khankendi, la principale ville du Haut-Karabakh (Stepanakert selon son nom arménien), et y avait hissé le drapeau tricolore azerbaïdjanais. Fort de cette victoire militaire dans l'enclave, il a d'ailleurs convoqué début décembre une élection présidentielle anticipée le 7 février 2024, qui pourrait prolonger son règne entamé en 2003 à la suite de la mort de son père.