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Yanis Darras , modifié à
Le maire de Béziers Robert Ménard était l'invité de La Grande interview Europe 1-CNews ce jeudi matin. Au micro de Sonia Mabrouk, l'élu est revenu sur la situation au Haut-Karabakh, une enclave que l'Azerbaïdjan et l'Arménie se disputent depuis plusieurs décennies. 

Trois ans après la guerre entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, le Haut-Karabakh refait la Une de l'actualité. En cause : une opération "antiterroriste" organisée par Bakou, (la capitale de l'Azerbaïdjan ndlr) dans cette région séparatiste à majorité arménienne, mais reconnue internationalement comme appartenant à l'Azerbaïdjan. Selon les derniers bilans des séparatistes arméniens, cette opération militaire a fait au moins 200 morts et 400 blessés. 

Le peuple du Haut-Karabakh abandonné

Face à cette attaque éclaire, les séparatistes ont annoncé déposer les armes et des négociations pour réintégrer la région à l'Azerbaïdjan sont en cours. Invité ce jeudi de la Grande interview Europe 1-CNews, le maire de Béziers et fondateur de Reporters sans frontières, Robert Ménard, s'indigne de la faible couverture médiatique et politique de l'événement. "Malheureusement, l'Arménie est toujours la dernière roue du carrosse", insistant sur le fait que peu de pays s'étaient positionnés sur la situation. 

"La France a quand même dit un certain nombre de choses, reconnaissons-le. Mais aujourd'hui, même le Premier ministre arménien a un peu abandonné les gens du Haut-Karabakh", s'alarme l'ancien journaliste. Avant d'ajouter : "C'est terrible ! Ils (les habitants de cette région, ndlr) doivent être au moins 120.000. (...) C'est une épuration ethnique qui se prépare", craint-il. 

"Ça ne dérange personne d'avoir du sang sur les mains"

Pourtant, contrairement au conflit ukrainien, l'Union européenne n'a que très rarement sanctionné le régime de Bakou lors des précédentes étapes de ce conflit qui dure depuis 30 ans. Alors que le gaz russe a été sanctionné dès les premiers mois de l'invasion russe en Ukraine, le gaz azerbaïdjanais reste largement consommé dans l'Union européenne, malgré le non-respect des cessez-le-feu, ou encore la détérioration des conditions de vie des habitants du Haut-Karabakh. 

"Ça ne dérange personne d'avoir du sang sur les mains", juge-t-il. "Personne ne dira rien au régime de Bakou", conclut avec regret Robert Ménard.