Poules, chiens, chats… Le village de Kamienka, 2.000 habitants avant la guerre au sud de Kharkiv en Ukraine, a tout d’une campagne bucolique. Mais il faut faire attention aux plantations de l’année… "Il peut y avoir des mines", explique un résident au micro de l’envoyé spécial d’Europe 1. "Plusieurs personnes ont sauté dessus, le dernier il y a environ trois semaines. Attention là-bas, un volontaire a sauté aussi", continue d’expliquer cet habitant ukrainien. Celui-ci fait partie des 20 personnes qui ont décidé de revenir sur place.
Rencontre avec une famille revenue dans un village dévasté par la guerre.
Crédits : Nicolas Tonev/Europe 1
Si la région d’Izioum, occupée par les troupes russes pendant plusieurs mois, a été reprise par les forces ukrainiennes après de rudes combats, le village en a payé le prix. Kamienka a effectivement été une ligne de front six mois durant avant sa reconquête par la 95e brigade d’élite du pays. La cité est rasée, aucune maison n’est intacte, et les panneaux mines sont partout.
"On a vu le village anéanti, s’effondrer devant nos yeux"
La présence de ces mines rend impossible la recherche des morts, recouverts de neige, aux alentours. "Il y a eu environ 50 morts (…) et il y a encore les démons russes qu’ils ont laissé sur place", rapporte Elena, qui fait sa vaisselle dehors, dans le froid.
"On nous a offert un générateur. En gros, on recharge les téléphones dix fois par semaine pour l’école à distance de mon fils. On s’est habitué", affirme-t-elle au micro d’Europe 1, concédant que tout ce contexte est "terrible, désagréable, douloureux".
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"On a vu le village anéanti, tout brûler, s’effondrer devant nos yeux… On a vu tout cela, mais le meilleur est à venir, le printemps arrive", conclut-elle avec espoir. Le jardin aidera alors les poules à nourrir la famille. L’administration ukrainienne promet des matériaux de construction, mais pour les mines, il faudra continuer à marcher droit.