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avec AFP , modifié à
Au 57e jour de l'invasion russe, les derniers combattants ukrainiens de Marioupol refusent de se rendre mais réclament à la communauté internationale des "garanties de sécurité". Dans le même temps, les forces russes comptent s'emparer de la totalité de cette ville stratégique du sud-est de l'Ukraine. Europe 1 fait le point sur l'évolution de la situation.
L'ESSENTIEL

Les derniers combattants ukrainiens de Marioupol refusent de se rendre, mais réclament jeudi à la communauté internationale des "garanties de sécurité", au moment où les forces russes comptent s'emparer de la totalité de cette ville stratégique du sud-est de l'Ukraine. "Nous sommes prêts à quitter Marioupol avec l'aide d'un tiers", munis d'armes, "afin de sauver les personnes qui nous ont été confiées", indiquait jeudi aux premières heures Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du bataillon Azov, sur Telegram.

Les principales informations :

  • Tout Marioupol sous contrôle russe à l'exception du site industriel d'Azovstal
  • Quatre bus d'évacuation ont quitté Marioupol, selon Kiev
  • Le couloir humanitaire à Marioupol n'a pas fonctionné mercredi
  • Boycott du G20 contre la présence de la Russie
  • Plus de cinq millions de réfugiés

Marioupol près de tomber

Plusieurs centaines de civils, manquant de vivre et d'eau, sont retranchés dans l'usine sidérurgique et métallurgique d'Azovstal avec le 36e bataillon de l'armée ukrainienne et le batallon Azov, les deux dernières unités combattantes à Marioupol, selon les autorités ukrainiennes. "Nous sommes prêts à quitter Marioupol avec l'aide d'un tiers", munis d'armes, "afin de sauver les personnes qui nous ont été confiées", indiquait jeudi Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du bataillon Azov, sur Telegram.

"La situation est difficile, voire critique", a-t-il poursuivi, dans cette immense usine où seraient également retranchés "environ un millier de civils, femmes et enfants" et "des centaines de blessés", selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Il était impossible à l'AFP de confirmer de manière indépendante le nombre de civils bloqués à l'intérieur de l'usine. Plus tôt, Kiev avait proposé "session spéciale de négociations" sur le sort de cette ville stratégique, qui permettrait à Moscou de faire la jonction entre la Crimée, qu'elle a annexée en 2014, et les républiques séparatistes prorusses du Donbass.

Quatre bus d'évacuation de civils sortis de Marioupol

Quatre bus d'évacuation de civils ont réussi à quitter le port ukrainien de Marioupol, a indiqué jeudi la vice-Première ministre ukranienne Iryna Verechtchouk. Les évacuations, qui doivent se poursuivre ce jeudi, interviennent alors que ce port stratégique de la mer d'Azov semble sur le point de tomber aux mains des Russes après presque deux mois de siège. Les derniers combattants ukrainiens qui résistent encore, retranchés dans l'aciérie Azovstal, refusent de se rendre, réclamant à la communauté internationale des "garanties de sécurité" pour se retirer.

Plusieurs centaines de civils, manquant de vivre et d'eau, sont retranchés dans l'usine sidérurgique d'Azovstal avec le 36e bataillon de l'armée ukrainienne et le bataillon Azov, les deux dernières unités combattantes à Marioupol, selon les autorités ukrainiennes. Un conseiller de la présidence ukrainienne a proposé mercredi soir de tenir "une session spéciale de négociations" pour "sauver" les combattants et les civils. Moscou, qui a lancé plusieurs ultimatums aux derniers combattants ukrainiens, est déterminé à prendre ce port qui lui permettrait de faire pleinement la jonction entre la Crimée, qu'elle a annexée en 2014, et les républiques séparatistes prorusses du Donbass.

Présence russe renforcée dans l'est et le sud

Selon un haut responsable américain du département de la Défense, la Russie a également augmenté sa présence militaire dans l'est et le sud de l'Ukraine. Le ministère ukrainien de la Défense faisait état mercredi de "tentatives d'assaut" sur les localités de Soulyguivka et Dibrivné, dans la région de Kharkiv (est), ainsi que sur Roubijné et Severodonetsk, dans la région de Lougansk (est).

"La situation se complique d'heure en heure", a écrit sur Telegram le gouverneur de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, renouvelant ses appels aux civils à évacuer. Les bombardements s'intensifiaient aussi dans le sud, notamment sur les villages de Mala Tokmatchka et d'Orikhiv, à 70 km au sud-est de Zaporijjia, a constaté un journaliste de l'AFP.

Environ 7,7 millions de déplacés à l'intérieur de l'Ukraine 

Plus de 7,7 millions de personnes sont déplacées à l'intérieur de l'Ukraine, en raison du conflit avec la Russie, a indiqué jeudi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Le 5 avril, cette organisation rattachée à l'ONU avait estimé à 7,1 millions le nombre de déplacés, c'est-à-dire les personnes ayant fui leur foyer, mais étant restées dans le pays.

Plus de 1.000 corps dans les morgues de la région de Kiev

Plus de 1.000 corps de civils se trouvent actuellement dans les morgues de la région de Kiev, a indiqué à l'AFP jeudi une responsable ukrainienne, alors que Kiev accuse les Russes d'avoir "massacré" des centaines de civils pendant leur occupation de la région en mars. "1.020 corps de civils, uniquement de civils, sont dans les morgues de l'ensemble de la région de Kiev", a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne Olga Stefanichyna à l'AFP dans la ville de Borodianka, au nord-ouest de Kiev.

Le boycott du G20

Des ministres des Finances et des banquiers centraux du G20 dont la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen, réunis mercredi en marge des réunions du FMI et de la Banque mondiale, ont quitté la séance plénière ou éteint leur écran pour protester contre la présence de la Russie. La présidence indonésienne avait été pressée d'exclure Moscou du G20 en réponse à son invasion de l'Ukraine, mais s'y était refusée au nom de l'impartialité.

Charles Michel à Kiev

Dernier dirigeant européen en date à se rendre à Kiev, le président du Conseil européen Charles Michel a assuré que l'UE fera "tout son possible" pour que l'Ukraine "gagne la guerre", lors d'une conférence de presse commune avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. L'adhésion de l'Ukraine à l'UE est "une priorité", a dit de son côté Volodymyr Zelensky.

Plus de cinq millions de réfugiés

Plus de cinq millions d'Ukrainiens ont fui leur pays depuis le début de l'invasion russe le 24 février, selon de nouveaux chiffres publiés mercredi par l'ONU sur la plus importante crise des réfugiés en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Un total de 1,1 million d'Ukrainiens sont retournés dans leur pays depuis le début de l'invasion russe, a annoncé mercredi le porte-parole du service ukrainien des garde-frontières, Andriï Demtchenko.

Des aides militaires à l'Ukraine

La Norvège a fourni une centaine de missiles antiaériens de conception française à l'Ukraine, a annoncé mercredi le gouvernement norvégien. L'Ukraine a également reçu des pièces détachées pour ses avions de chasse afin de renforcer son armée de l'air, mais pas des appareils entiers, a indiqué mercredi le porte-parole du Pentagone, John Kirby, corrigeant ses propos de la veille.

Le FMI appelle à soutenir financièrement l'Ukraine

La directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a appelé mercredi les pays à apporter leur soutien financier à l'Ukraine pour que le gouvernement puisse continuer à fonctionner. Les responsables ukrainiens ont fait part au Fonds monétaire international (FMI) d'un besoin de cinq milliards de dollars par mois pour continuer à faire fonctionner leur économie, a-t-elle indiqué lors d'une conférence de presse.