Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir au 435e jour de l'invasion russe

Volodymyr Zelensky s'est rendu aux Pays-Bas, à La Haye, ce jeudi 4 mai.
Volodymyr Zelensky s'est rendu aux Pays-Bas, à La Haye, ce jeudi 4 mai. © Remko de Waal / ANP / AFP
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avec AFP / Crédit photo : Remko de Waal / ANP / AFP , modifié à
Au 435e jour de l'invasion russe en Ukraine, Volodymyr Zelensky se rend aux Pays-Bas, à La Haye, pour rencontrer les dirigeants de la Cour pénale internationale (CPI). Côté russe, deux drones ont frappé des raffineries de pétrole dans le sud-ouest. Au lendemain des accusations de Moscou à l'encontre de Kiev, l'Ukraine affirme avoir abattu 18 drones envoyés par les Russes.
L'ESSENTIEL

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est arrivé ce jeudi à La Haye aux Pays-Bas pour y rencontrer notamment les dirigeants de la Cour pénale internationale (CPI) qui enquête sur des crimes de guerre présumés de l'armée russe en Ukraine et a émis un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine. "Nous sommes à La Haye, nous allons y rencontrer les dirigeants de la Cour pénale internationale", a indiqué Serguiï Nykyforov, le porte-parole du président ukrainien.

Les principales informations : 

  • Volodymy Zelensky rencontre les dirigeants de la Cour pénale internationale aux Pays-Bas.
  • Des raffineries de pétrole attaquées par des drones en Russie.
  • 18 drones sur 24 envoyés par la Russie auraient été abattus par l'armée ukrainienne.
  • Paris condamne les dernières frappes russes en Ukraine.
  • Washington accuse le Kremlin de "mentir" sur une implication américaine dans l'attaque présumée de drone.

Allemagne : enquête après des fuites sur une possible visite de Zelensky

La police berlinoise a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête sur la divulgation par l'un de ses membres dans la presse d'informations d'une éventuelle visite en Allemagne du président ukrainien Volodymyr Zelensky. L'enquête porte sur un "soupçon de trahison de secret", après des informations parues mercredi dans le quotidien berlinois BZ sur une éventuelle visite du président ukrainien le 13 mai à Berlin.

Dans son édition de mercredi, la BZ, citant un membre de la police berlinoise, affirmait que Zelensky devait atterrir le 13 mai à Berlin et être reçu avec les honneurs militaires le 14 par le chancelier allemand Olaf Scholz puis par le président Frank-Walter Steinmeier.

Toujours selon le journal, Zelensky devait ensuite se rendre par hélicoptère à Aix-la-Chapelle, dans l'ouest de l'Allemagne, pour y recevoir le prix Charlemagne, distinction récompensant un engagement particulièrement marquant en faveur de l'entente en Europe.

"Nous, en tant que police de la capitale, nous avons beaucoup d'expériences avec ce genre de visites d'Etat, mais on ne doit pas s'enfermer dans la routine", affirmait un membre des forces de l'ordre, cité par la BZ. "Nous nous préparons avec assiduité et concentration", ajoutait-il.

Zelensky réclame la création d'un tribunal international spécial

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réclamé depuis La Haye la création d'un tribunal international spécial pour le crime d'agression, appelant à une "justice à grande échelle" et non pas à une "impunité hybride". "Il devrait y avoir une responsabilité" pour ce crime d'agression, le "début du mal", a déclaré Zelensky lors d'un discours devant des diplomates et d'autres responsables à La Haye, en allusion à l'invasion de son pays par la Russie.

"Cela ne peut être appliqué que par le tribunal", a-t-il ajouté, après une visite à la Cour pénale internationale (CPI), qui siège dans la ville néerlandaise. Il a toutefois rejeté l'idée d'un tribunal "hybride" envisagée par d'autres Etats. "La loi doit fonctionner pleinement pour assurer la justice", a ajouté Zelensky, rejetant l'idée d'une "impunité hybride".

Les Etats-Unis se sont notamment déclarés en mars favorables à la création d'un tribunal spécial pour juger "l'agression" russe en Ukraine, avec des fonds et du personnel international mais "enraciné dans le système judiciaire ukrainien". La CPI, créée en 2002 pour juger les pires atrocités commises dans le monde, n'a pas le pouvoir de juger des crimes d'agression contre la Russie qui n'est pas signataire du Statut de Rome.

La juridiction a émis en mars un mandat d'arrêt contre le président russe Vladimir Poutine pour le crime de guerre de "déportation illégale" d'enfants ukrainiens dans le cadre du conflit. Volodymyr Zelensky, qui a rendu une visite inopinée à La Haye, s'est exprimé lors d'un discours "Pas de paix sans justice pour l'Ukraine" en présence du ministre néerlandais des Affaires étrangères Wopke Hoekstra.

Paris condamne les dernières frappes russes en Ukraine

Le ciblage des infrastructures et des populations civiles ukrainiennes illustre "la volonté claire de la Russie de poursuivre l'escalade dans sa guerre d'agression contre l'Ukraine", a déploré jeudi la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, suite aux frappes des derniers jours.

"Ces actes inacceptables sont constitutifs de crimes de guerre et ne peuvent rester impunis", a déclaré Anne-Claire Legendre lors d'une conférence de presse, reprenant des propos récurrents de la cheffe de la diplomatie Catherine Colonna. 

La Russie a de nouveau frappé l'Ukraine avec des drones de fabrication iranienne jeudi. La France condamne "avec la plus grande fermeté la nouvelle série de frappes de missiles et de drones" et "la poursuite des bombardements du territoire ukrainien par la Russie ces derniers jours", a réagi la porte-parole du Quai d'Orsay.

"Les villes de Kiev, Odessa, Kherson et Zaporijjia ont notamment été visées par quatre salves de missiles ou de drones", a-t-elle déploré, soulignant que ces frappes "ont une nouvelle fois délibérément ciblé des objectifs civils et fait des victimes parmi la population civile". La France apportera son soutien militaire et civil à l'Ukraine "aussi longtemps que nécessaire", a-t-elle également réagi.

Zelensky à La Haye

Volodymyr Zelensky est arrivé jeudi matin à la CPI, qui siège à La Haye et a qui émis en mars un mandat d'arrêt contre le président russe Vladimir Poutine, selon un porte-parole de la juridiction. Un correspondant de l'AFP sur place a observé d'importantes mesures de sécurité autour du bâtiment de la juridiction. Le président ukrainien devrait prononcer dans la même ville, le même jour, un discours intitulé "Pas de paix sans justice pour l'Ukraine" en présence du ministre néerlandais des Affaires étrangères Wopke Hoekstra, selon la radiodiffusion publique NOS.

Un entretien avec le Premier ministre Mark Rutte et la ministre de la Défense Kajsa Ollongren est également prévu, a précisé l'agence de presse néerlandaise ANP.

Des raffineries de pétrole attaquées par des drones en Russie

Deux drones ont frappé des raffineries de pétrole dans le sud-ouest de la Russie, près de l'Ukraine, ont indiqué des médias et autorités locales, au lendemain d'une attaque de drones présumée contre le Kremlin. Un premier feu, désormais éteint, s'est déclaré dans un réservoir d'une installation pétrolière à Ilsky, dans la région de Krasnodar, après une attaque menée par "un drone" non identifié, selon des services d'urgence cités par les agences TASS et Ria Novosti.

Le gouverneur local, Véniamine Kondratiev, a indiqué sur Telegram que l'incendie avait été circonscrit à un espace de 400 mètres carrés, puis rapidement éteint par les pompiers vers 5h locales (02h GMT). Environ une heure plus tard, Vassili Goloubiev, le gouverneur de la région de Rostov, frontalière de l'Ukraine, a lui annoncé qu'un drone s'était abattu sur une raffinerie locale près du village de Kisselevka.

Selon cette source, le drone a causé une explosion et un incendie qui a été "immédiatement" éteint par le personnel de l'usine. "Pas de victimes, les dégâts portés aux installations sont insignifiants", a affirmé Vassili Goloubiev. Le gouverneur de la région Voronej, également frontalière de l'Ukraine, a pour sa part indiqué sur Telegram que la défense anti-aérienne locale avait détruit un drone tôt dans la matinée, sans victimes ni dégâts à signaler.

Depuis près d'une semaine, une série d'attaques de drones et deux sabotages ferroviaires ont frappé des régions russes proches de l'Ukraine et la Crimée annexée, à quelques jours des célébrations militaires du 9 mai, essentielles dans l'agenda du Kremlin. Si l'Ukraine n'a revendiqué aucune de ces attaques, comme à son habitude, leur multiplication intervient à un moment où Kiev affirme avoir terminé ses préparatifs pour une grande offensive de printemps annoncée depuis des semaines.

18 drones russes abattus par l'Ukraine ?

L'Ukraine a affirmé avoir abattu, au cours de la nuit du jeudi, 18 drones sur 24 envoyés par la Russie, au lendemain des accusations de Moscou à l'encontre de Kiev d'avoir lancé une attaque de drones sur le Kremlin. "Les envahisseurs ont lancé 24 drones Shahed 136/131. L'armée de l'air ukrainienne, en coopération avec les autres unités de défense aérienne, a abattu 18 drones", indique-t-elle dans un communiqué sur Telegram.