Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir au 425e jour de l'invasion russe

Le patron du groupe paramilitaire russe Wagner a affirmé que ses troupes ne feraient plus de prisonniers ukrainiens. (Illustration)
Le patron du groupe paramilitaire russe Wagner a affirmé que ses troupes ne feraient plus de prisonniers ukrainiens. (Illustration) © Aziz Karimov / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP
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avec AFP // Crédit photo : Aziz Karimov / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP , modifié à
Le patron du groupe paramilitaire russe Wagner a affirmé que ses troupes ne feraient plus de prisonniers ukrainiens, en réaction à ce qu'il présente comme l'exécution d'un de ses hommes par les forces de Kiev. De son côté, les dépenses militaires en Europe ont redépassé en 2022 leur niveau de la fin de la Guerre froide, avec une progression record depuis plus de trois décennies dopée par l'invasion de l'Ukraine.
L'ESSENTIEL

"Tous les tuer" : le patron du groupe paramilitaire russe Wagner a affirmé que ses troupes ne feraient plus de prisonniers ukrainiens, en réaction à ce qu'il présente comme l'exécution d'un de ses hommes par les forces de Kiev. "On ne sait pas comment s'appelait notre gars blessé qui a été abattu par de misérables Ukrainiens. Mais on va tuer tous ceux qui sont sur le champ de bataille. On ne fera plus de prisonniers", a lancé dimanche Evguéni Prigojine dans un message audio publié sur Telegram par son service de presse.

Les principales informations :

- Le groupe Wagner ne fera plus de prisonniers

- Les dépenses militaires en Europe au plus haut depuis la Guerre froide

- Un drone "ukrainien" s'écrase près de Moscou, selon les autorités russes

Macron dit qu'il retournera en Ukraine au "bon moment"

Le président français Emmanuel Macron a affirmé lundi qu'il retournerait en Ukraine "dans les prochains semaines" ou "mois", quand ce sera le "bon moment" pour être "utile". "Evidemment, je retournerai dans les prochaines semaines, prochains mois, dès que nous aurons défini avec les partenaires européens et le président Zelensky le bon moment, en Ukraine", a déclaré le président français lors d'une conférence de presse à Ostende, en Belgique, à l'occasion d'un sommet de la mer du Nord.

"A chaque fois j'ai veillé à avoir une approche utile, c'est-à-dire être présent en Ukraine pour apporter des résultats ou à des moments qui étaient décisifs", a-t-il ajouté, soulignant s'être entretenu encore mi-avril avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022, le chef de l'Etat français s'est rendu une seule fois en Ukraine, en juin, avec le chancelier allemand Olaf Scholz et le Premier ministre italien de l'époque, Mario Draghi.

Le Kazakhstan exhorte ses citoyens à ne pas se battre en Ukraine

Le Kazakhstan a exhorté lundi ses citoyens à ne pas prendre part à la guerre entre la Russie et l'Ukraine, après le cas médiatisé d'un Kazakh ayant rejoint le groupe paramilitaire russe Wagner, à l'image d'autres ressortissants des ex-républiques soviétiques d'Asie centrale.

L'armée russe et le groupe Wagner tentent d'attirer des recrues pour combler leurs pertes, facilitant par exemple l'obtention de la citoyenneté pour des soldats contractuels s'étant engagés pour au moins un an, proposant une solde avantageuse ou l'effacement du casier judiciaire à ceux qui souhaitent rejoindre leurs rangs. En Russie, les migrants originaires d'Asie centrale, démunis économiquement, loin de leur pays d'origine et généralement russophones, sont ainsi devenus des cibles prioritaires.

Devant Lavrov, le chef de l'ONU dénonce la "dévastation" due à l'invasion de l'Ukraine

Le secrétaire général de l'ONU a dénoncé lundi lors d'un Conseil de sécurité présidé par le ministre russe des Affaires étrangères la "dévastation" de l'Ukraine provoquée par l'invasion russe "en violation" du droit international.

"L'invasion russe de l'Ukraine, en violation de la Charte des Nations unies et du droit international, provoque une souffrance massive et la dévastation du pays et de sa population, ajoutant au bouleversement économique mondial causé par la pandémie de Covid-19", a déclaré Antonio Guterres devant Sergueï Lavrov, qui présidait une réunion du Conseil sur la "défense des principes" de la Charte de l'ONU.

"Le système multilatéral est sous une tension plus grande qu'à aucun autre moment depuis la création des Nations unies", a souligné Antonio Guterres, soulignant "les tensions au plus haut" entre "les grandes puissances". "Nous faisons face à des crises imbriquées les unes dans les autres sans précédent", a-t-il ajouté, mettant en garde contre "les risques de conflit, par mésaventure ou erreur de jugement".

Hausse de 83% du nombre de victimes civiles d'armes explosives dans le monde

Le nombre de victimes civiles de l'utilisation d'armes explosives a augmenté de 83% en 2022, en raison de leur utilisation croissante dans les conflits, dont le dernier en Ukraine, affirme un rapport publié lundi. Selon l'Observatoire des armes explosives nouvellement créé, 50.995 personnes dont 32.136 civils ont été tuées ou blessées par des armes explosives en 2022. C'est un bond de 83% par rapport à 2021, indique un communiqué de l'ONG Handicap International (HI), un des contributeurs du rapport.

Le chiffre "est dû à l'invasion de l'Ukraine par la Russie et à l'utilisation croissante des armes explosives dans les conflits" en Éthiopie, en Birmanie et en Somalie, précise HI. "Les infrastructures et les services vitaux tels que les soins de santé et l'aide humanitaire sont gravement touchés par les armes explosives dans les zones urbaines". Le rapport "fournit des preuves irréfutables des souffrances humaines et des catastrophes humanitaires causées par les armes explosives en zones peuplées", ajoute le communiqué. 

Le porte-parole du Kremlin affirme que son fils a combattu en Ukraine

Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, figure de l'élite politique russe, a affirmé lundi que son fils, Nikolaï, avait participé à l'offensive en Ukraine, quelques mois après avoir été accusé de vouloir éviter d'être envoyé au front. "Il a pris cette décision, il est adulte. Oui, effectivement, il a participé à l'opération militaire spéciale" en Ukraine, a déclaré à la presse Dmitri Peskov, en refusant de donner plus de détails. 

Samedi, le chef du groupe paramilitaire Wagner, Evguéni Prigojine, avait affirmé que Nikolaï Peskov, 33 ans, avait servi "avec courage et héroïsme" pendant six mois dans l'est de l'Ukraine, dans le secret, sous une autre identité, comme servant d'un lance-roquettes multiple "Ouragan" des forces de Wagner. "Bien sûr, pour le peuple, c'est une situation qui n'est pas commune, parce que tout le monde est habitué au fait que les enfants de l'élite sont cachés par leurs parents", a commenté Evguéni Prigojine, dans un message publié par son service de presse.

Evguéni Prigojine réagissait à un autre enregistrement audio publié sur un compte Telegram soutenant Wagner et présenté comme une conversation entre des militaires ukrainiens ordonnant l'exécution d'un combattant du groupe paramilitaire fait prisonnier. L'AFP n'était pas en mesure de confirmer l'authenticité de ce dernier enregistrement.

"Quand tu fais un prisonnier, tu commences par prendre soin de lui, tu le soignes, tu ne lui fais pas de mal et tu le renvoies à la maison après quelque temps en l'échangeant ou juste comme ça", a déclaré Evguéni Prigojine. Le groupe Wagner, accusé de nombreuses exactions sur les différentes zones d'opérations où il a été déployé à travers le monde, est actuellement en première ligne dans la bataille de Bakhmout, dans l'est de l'Ukraine, qui fait rage depuis des mois.

Les dépenses militaires en Europe au plus haut depuis la Guerre froide

Les dépenses militaires en Europe ont redépassé en 2022 leur niveau de la fin de la Guerre froide, avec une progression record depuis plus de trois décennies dopée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie, selon un rapport de référence publié lundi. Tous continents confondus, les dépenses militaires ont atteint l'an dernier un nouveau sommet de 2.240 milliards de dollars, soit 2,2% du PIB mondial, selon les données de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).

"Elles sont tirées par la guerre en Ukraine, qui pousse les budgets européens vers le haut, mais aussi par les tensions non résolues et croissantes en Asie de l'Est" entre la Chine d'un côté et, de l'autre, les Etats-Unis et leurs alliés asiatiques, souligne à l'AFP le chercheur Nan Tian, un des coauteurs de l'étude. Le Vieux continent a dépensé, après déduction de l'inflation, 13% de plus pour ses armées au cours de cette année marquée par l'invasion russe de l'Ukraine, selon le rapport.

C'est à la fois la plus forte croissance enregistrée depuis plus de 30 ans, et le retour - en dollars constants - au niveau des dépenses de 1989, année de la chute du mur de Berlin. "C'est du jamais vu depuis la fin de la Guerre froide", souligne Nan Tian.

Un drone "ukrainien" s'écrase près de Moscou

Les autorités russes ont affirmé lundi qu'un drone "ukrainien" s'était écrasé à une cinquantaine de kilomètres de Moscou, sans faire de victimes ni de dégâts, en pleine crainte d'attaques en Russie à quelques jours de grandes fêtes nationales. Il s'agit seulement du deuxième incident de ce type signalé dans la région de Moscou depuis le début de l'offensive en Ukraine, en février 2022. Plusieurs attaques de drones ont touché d'autres régions russes, parfois très loin de la frontière ukrainienne.

"Un drone de fabrication ukrainienne s'est écrasé sur le territoire du district municipal de Bogorodsk", à environ 50 km à l'est de Moscou, où il a été découvert dimanche par une riveraine dans une forêt, a écrit sur Telegram le responsable du district, Igor Soukhine. Une source anonyme au sein des services d'urgence a indiqué à l'agence Ria Novosti que l'engin, selon des informations préliminaires, ne transportait "aucune munition". Une autre source locale, citée par l'agence Interfax, a affirmé pour sa part qu'il aurait pu contenir environ 18 kilos d'explosifs.