Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir au 419e jour de l'invasion russe

Les chefs de la diplomatie du G7 ont mis en garde les pays qui viendraient à apporter leur aide à la Russie, dans le cadre de la guerre en Ukraine.
Les chefs de la diplomatie du G7 ont mis en garde les pays qui viendraient à apporter leur aide à la Russie, dans le cadre de la guerre en Ukraine. © Pool for Yomiuri / Yomiuri / The Yomiuri Shimbun via AFP
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avec AFP , modifié à
Au 419e jour de l'invasion russe en Ukraine, les chefs de la diplomatie du G7 ont mis en garde mardi les pays qui fourniraient une assistance à la Russie en Ukraine, présentant aussi un front uni face à la Chine. Dans le même temps, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a reçu lundi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov pour promouvoir une médiation internationale sur la guerre en Ukraine.
L'ESSENTIEL

Les chefs de la diplomatie du G7 ont mis sévèrement en garde mardi les pays qui fourniraient une assistance à la Russie en Ukraine, présentant aussi un front uni face à la Chine, dont ils ont condamné les "activités de militarisation" maritimes. Réunis depuis dimanche à Karuizawa dans les Alpes japonaises, les ministres des Affaires étrangères des principaux pays industrialisés ont promis de faire payer "le prix fort" aux pays qui fourniraient une assistance à la Russie dans sa guerre contre l'Ukraine.

Ils se sont aussi engagés à continuer à "intensifier" les sanctions contre la Russie et de redoubler d'efforts pour éviter leur contournement par des pays tiers. Le communiqué final de leur réunion juge par ailleurs "inacceptables" la "rhétorique nucléaire irresponsable" de la Russie et sa menace de déployer des armes au Bélarus.

Les pays du G7 (France, Japon, Etats-Unis, Canada, Allemagne, Italie, Royaume-Uni) ont également mis en garde Pékin contre ses ambitions militaires en mer de Chine méridionale et souligné leur position inchangée à l'égard de Taïwan, malgré les remous liés à de récents propos du président français Emmanuel Macron.

Les principales informations à retenir :

- Le G7 ont mis en garde les pays voulant aider la Russie en Ukraine

- Le président Brésilien a reçu le ministre des affaires étrangères russes, Sergueï Lavrov

- Zelensky se rend à Avdiïvka, point chaud du front de l'Est

- Menacée de boycott, la vodka Absolut annonce l'arrêt des exportations vers la Russie

Accord entre Varsovie et Kiev sur le transit du blé ukrainien

La Pologne et l'Ukraine ont conclu un accord sur la reprise du transit des céréales ukrainiennes, suspendu samedi, a indiqué mardi le ministre polonais de l'Agriculture. "On a réussi à mettre en place des mécanismes faisant que pas une seule tonne de blé ne restera en Pologne, que les marchandises vont transiter par la Pologne", a déclaré Robert Telus, à l'issue d'une rencontre avec des responsables ukrainiens.

Le transit par la Pologne des céréales ukrainiennes devrait donc pouvoir reprendre dans les prochains jours, selon les deux parties.  "Nous traitons les problèmes de nos collègues polonais avec la même attention que la Pologne traite les nôtres. Par conséquent, nous devons réagir rapidement et de manière constructive à cette situation de crise", a indiqué à la presse la ministre ukrainienne du Développement économique, IIoulia Svyrydenko.

Zelensky se rend à Avdiïvka, point chaud du front de l'Est

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est rendu mardi dans la ville d'Avdiïvka, un des points les plus chauds sur le front est en Ukraine, a annoncé son service de presse. "J'ai l'honneur d'être ici aujourd'hui, vous remercier pour votre service, pour la défense de notre terre", a déclaré Volodymyr Zelensky aux militaires à Avdiïvka, selon la présidence qui a publié des photos et une vidéo de ce déplacement peu après l'annonce par le Kremlin d'une visite de Vladimir Poutine dans des zones occupées de l'Ukraine.

La vodka Absolut annonce l'arrêt des exportations vers la Russie

La marque de vodka Absolut, fleuron suédois du groupe français Pernod Ricard, a annoncé mardi interrompre ses exportations vers la Russie, dont la reprise discrète avait suscité un mouvement de boycott et les critiques du Premier ministre en Suède. The Absolut Company, qui produit une des vodkas les plus vendues dans le monde, "a décidé d'interrompre l'exportation de sa marque en Russie", indique l'entreprise dans un communiqué, invoquant le besoin de protéger ses employés et partenaires "face aux critiques massives sous toutes leurs formes".

Fermeté commune envers Pékin

Lors de sa visite en Chine début avril, Emmanuel Macron avait déclaré à des médias que l'Europe ne devait pas être prise dans "des crises qui ne seraient pas les (siennes)" en référence à Taïwan, ce qui avait irrité certains alliés de la France avant la réunion de Karuizawa. "Il n'y a pas de changement dans les positions basiques des membres du G7 sur Taïwan", assurent ainsi les diplomates en chef du groupe dans leur communiqué, estimant "indispensable" le maintien de la paix et de la stabilité dans le détroit de Taïwan.

La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna et ses homologues se sont efforcés, tout au long des deux jours de discussions au Japon, de minimiser leurs divergences, et leur déclaration commune adopte un langage ferme envers Pékin. Leur texte évoque ainsi les "inquiétudes" du G7 concernant "l'expansion continue et accélérée de l'arsenal nucléaire de la Chine", l'appelant à œuvrer à "la stabilité par une plus grande transparence" sur ses armes nucléaires.

Sans citer Pékin, la déclaration commune s'engage à renforcer la coopération contre la "coercition économique", consistant à restreindre le commerce ou les investissements extérieurs à des fins politiques. L'avertissement contre le soutien à la Russie en Ukraine, sans mentionner la Chine, fait cependant lui-même écho aux mises en garde répétées par les responsables occidentaux à Pékin contre la fourniture d'armes à la Russie.

Lavrov au Brésil, accusé par Washington de se faire "l'écho de la propagande russe"

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a reçu lundi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov pour promouvoir une médiation internationale sur la guerre en Ukraine, Washington accusant le Brésil de se faire "l'écho de la propagande russe et chinoise" sur le conflit.

Sergueï Lavrov, qui entame au Brésil une tournée en Amérique latine, a rencontré Lula au Palais de l'Alvorada, résidence officielle du chef de l'Etat brésilien. Cet entretien n'a pas donné lieu à la publication d'un communiqué officiel. Avant cette rencontre, le chef de la diplomatie russe s'est entretenu à la mi-journée avec son homologue Mauro Vieira.

"Nous remercions le Brésil pour sa contribution à (la recherche d') une solution à ce conflit", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. Il a affirmé que Moscou souhaitait que "le conflit se termine au plus vite", mais en préconisant toutefois une solution "durable et non immédiate". La semaine dernière, Lula avait réitéré son intention de créer un "G20 de la paix", groupe de pays dont le but serait d'oeuvrer pour la fin du conflit en Ukraine.

Il avait également affirmé que Washington devait "cesser d'encourager la guerre et commencer à parler de paix". Et "l'Union européenne doit commencer à parler de paix", avait lancé le président brésilien samedi devant des journalistes à Pékin.

Russie : le journaliste américain Gershkovich "combatif" malgré son maintien en détention provisoire

Le journaliste américain Evan Gershkovich est "combatif" malgré son maintien en détention provisoire en Russie pour des accusations d'espionnage qu'il rejette, a indiqué mardi à l'AFP une de ses avocates. "Il est combatif, il fait du sport, il comprend que les gens le soutiennent", a déclaré Maria Kortchaguina à un journaliste de l'AFP, à l'issue d'une audience lors de laquelle un juge a refusé de remettre Evan Gershkovich en liberté.

Par ailleurs, des poursuites pénales ont été engagées par la justice russe contre l'opposant Alexeï Navalny à la suite d'une altercation en prison, a annoncé mardi sa porte-parole, dénonçant une "provocation" des autorités pénitentiaires. "Une nouvelle affaire pénale a été lancée contre Alexeï Navalny", a indiqué Kira Iarmych sur Twitter, expliquant que l'opposant, qui purge une peine de neuf ans de prison, risque cinq ans supplémentaires "pour désorganisation des activités de l'institution pénitentiaire".