Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir au 418e jour de l'invasion russe

En visite en Irak, le chef de la diplomatie ukrainienne s'est montré sceptique quant aux chances de réussite des efforts de paix.
En visite en Irak, le chef de la diplomatie ukrainienne s'est montré sceptique quant aux chances de réussite des efforts de paix. © AHMAD AL-RUBAYE / AFP
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avec AFP , modifié à
Au 418e jour de l'invasion russe de l'Ukraine, le ministre des Affaires étrangères ukrainien Dmytro Kouleba s'est montré sceptique quant aux chances de réussite des efforts de paix, estimant que la "Russie veut la guerre". En parallèle, un tribunal de Moscou a condamné un opposant à 25 ans de prison.
L'ESSENTIEL

Le chef de la diplomatie ukrainienne, en visite lundi en Irak, s'est montré sceptique quant aux chances de réussite des efforts de paix, estimant que la "Russie veut la guerre". "Aujourd'hui la Russie veut la guerre. Il faudra du temps pour les efforts de paix", a déclaré Dmytro Kouleba dont le pays est attaqué depuis février 2022 par la Russie. "Vous ne pouvez pas dire que vous êtes en faveur de la paix tout en essayant de conquérir plus de territoires, en commettant plus d'atrocités, en détruisant des villages et des villes", a lancé Dmytro Kouleba, lors d'une conférence de presse à Bagdad avec son homologue irakien Fouad Hussein.

Les principales informations à retenir :

- L'Ukraine sceptique sur les efforts de paix

- Une discussion entre Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky samedi

- L'opposant russe Vladimir Kara-Mourza condamné à 25 ans de prison, une peine d'une rare sévérité qui illustre l'implacable répression en Russie contre ceux qui critiquent l'offensive en Ukraine

Les offres de médiation entre les deux pays se multiplient ces dernières semaines. Dimanche, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a indiqué avoir discuté avec la Chine et les Emirats arabes unis d'une médiation conjointe, accusant les États-Unis et l'Europe de prolonger le conflit.

Une discussion samedi entre Macron et Zelensky

Samedi, le président français Emmanuel Macron a discuté avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, des "étapes à venir dans l'organisation d'un sommet pour la paix". "La Russie doit accepter quelque chose de très simple : arrêter la guerre et se retirer du territoire ukrainien. Cela créera un espace pour la diplomatie", a souligné Dmytro Kouleba, rappelant que "la restauration de l'intégrité territoriale de l'Ukraine" représentait "la pierre angulaire" de tout effort de paix.

L'Irak aussi a proposé une médiation, après des pourparlers inédits entre l'Iran et l'Arabie saoudite lancés en 2021. Les deux grands rivaux régionaux ont finalement annoncé en mars une reprise de leurs relations diplomatiques sous l'égide de Pékin. Lundi le chef de la diplomatie irakienne Fouad Hussein a assuré que l'Irak était prêt à "aider" la Russie et l'Ukraine "à arriver d'abord à un cessez-le-feu, puis à entamer des discussions". "Quand les deux parties auront la conviction qu'il est nécessaire de lancer le dialogue, Bagdad sera au service des deux camps", a-t-il renchéri.

Première visite en 11 ans d'un ministre des Affaires étrangères ukrainien en Irak

Il s'agit de la première visite en Irak en 11 ans d'un ministre des Affaires étrangères ukrainien, et le premier déplacement à Bagdad de Dmytro Kouleba depuis le début de l'invasion russe. Elle fait suite à la visite à Bagdad en février du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

Epaulée par ses partenaires occidentaux, l'Ukraine tente de consolider ses soutiens diplomatiques parmi les pays émergents, notamment au Moyen-Orient et en Asie. En octobre Dmytro Kouleba avait lancé la première tournée africaine de l'histoire de son pays - écourtée à cause de la guerre.

L'opposant Vladimir Kara-Mourza condamné à 25 ans de prison

Un tribunal de Moscou a condamné lundi l'opposant Vladimir Kara-Mourza à 25 ans de prison, une peine d'une rare sévérité qui illustre l'implacable répression en Russie contre ceux qui critiquent l'offensive en Ukraine. La peine prononcée contre Vladimir Kara-Mourza, qui était l'un des derniers grands critiques du Kremlin à ne pas être derrière les barreaux ou exilé à l'étranger, est la plus lourde infligée à un opposant dans l'histoire récente du pays.

A l'issue d'un procès à huis clos, le tribunal a annoncé qu'il reconnaissait l'opposant coupable de "haute trahison", de diffusion de "fausses informations" sur l'armée russe et de travail illégal pour une organisation "indésirable", selon une journaliste de l'AFP. En conséquence, il a été condamné à une peine cumulée de 25 ans d'emprisonnement dans une colonie pénitentiaire à régime sévère, ce qui implique des conditions d'incarcération plus strictes. Soit ce qu'avait requis le Parquet.

Menotté dans la cage dévolue aux accusés, et vêtu d'un jean bleu, d'un t-shirt noir et d'une veste grise, l'opposant âgé de 41 ans a accueilli le verdict avec un sourire, avant d'enjoindre par des gestes ses soutiens à lui écrire en prison.

 

Le journaliste Gershkovich, emprisonné en Russie, est "en bonne santé", selon l'ambassadrice américaine

Le journaliste Evan Gershkovich, emprisonné en Russie pour des accusations d'espionnage, est "en bonne santé", a annoncé lundi l'ambassadrice américaine Lynne Tracy après avoir pu lui rendre visite dans son centre de détention pour la première fois. "J'ai rendu visite à Evan Gershkovich du Wall Street Journal à la prison de Lefortovo (...) il est en bonne santé et reste fort", a-t-elle indiqué, citée sur le compte Twitter de son ambassade, appelant une nouvelle fois à la libération du journaliste américain, à la veille de l'audience d'appel sur sa détention.