Fichage par Monsanto : au moins sept pays européens concernés

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Sept pays et des institutions européennes seraient concernées par le fichage de Monsanto. © JULIETTE MICHEL / AFP
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avec AFP
En plus des journalistes et personnalités politiques fichées par Monsanto en France, d'autres seraient également concernées en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas, en Pologne, en Espagne, au Royaume-Uni et dans des institutions européennes, a annoncé mardi le groupe Bayer. 

Des fichiers de personnalités commandés par Monsanto comme ceux déjà révélés en France existent dans six autres pays européens, ainsi que pour les institutions européennes, a annoncé mardi le groupe Bayer.

"Nous estimons pour l'instant que l'agence Fleishman Hillard a établi pour le compte de Monsanto des listes en France, en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas, en Pologne, en Espagne et au Royaume-Uni, ainsi que pour des personnalités liées aux institutions européennes", écrit Bayer. Le cabinet d'avocats Sidley Austin, mandaté par l'entreprise allemande, "déterminera si de telles listes existent aussi dans d'autres pays", ajoute Bayer.

Plusieurs pays européens "très probablement" concernés

Jusque là, seule la liste établie en France était connue. Mais le groupe, après avoir présenté ses excuses, avait indiqué la semaine passée que d'autres pays européens étaient "très probablement" concernés. Le chimiste allemand, propriétaire de Monsanto depuis l'an dernier, a également annoncé avoir mis un terme "jusqu'à nouvel ordre" à sa collaboration en matière de communication avec Fleishman Hillard. Bayer continuera cependant de travailler avec ce cabinet sur des questions de marketing.

 

Journalistes et personnalités politiques fichées

Plusieurs médias (dont Le Monde, France Télévisions, Radio France, Le Parisien et l'Agence France-Presse) ont annoncé avoir saisi la justice et/ou la CNIL après la révélation début mai par France 2 et Le Monde que des centaines de personnalités (politiques, scientifiques, journalistes) ont été fichées en fonction de leurs positions sur les pesticides et les OGM et de leur propension à être influencées. Les listes recensent "principalement des journalistes, des politiques et d'autres groupes d'intérêt", a confirmé Bayer.

 

Au lendemain de ces révélations, la justice française a ouvert une enquête sur des soupçons de fichage illégal qui vise notamment le chef de "collecte de données personnelles par un moyen frauduleux, déloyal ou illicite". Les documents en question datent de 2016, soit avant le rachat par Bayer du géant américain des pesticides et des OGM, finalisé l'an dernier. Les personnalités sur ces listes seront contactées à partir de fin mai, précise encore Bayer. 

Depuis le rachat de Monsanto pour 63 milliards d'euros, Bayer doit affronter les multiples procédures liés à l'herbicide au glyphosate du groupe américain, objet ces derniers mois de trois jugements défavorables en Californie, et désormais visé par plus de 13.000 requêtes aux États-Unis.