Exécution d'un leader chiite : Washington craint un regain de tension

Le leader chiite Nimr Baqer al-Nimr était une figure de la contestation du régime sunnite de Ryad.
Le leader chiite Nimr Baqer al-Nimr était une figure de la contestation du régime sunnite de Ryad. © AFP
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G.P. avec AFP
Les Etats-Unis appellent les responsables de la région à "redoubler d'efforts pour enrayer l'escalade des tensions régionales".

L'exécution samedi par l'Arabie saoudite du leader chiite Nimr Baqer al-Nimr, figure de la contestation du régime sunnite de Ryad, risque d'"exacerber les tensions communautaires à un moment où il est urgent de les apaiser", a jugé le département d'Etat américain. "Les Etats-Unis exhortent le gouvernement d'Arabie saoudite à permettre que s'exprime pacifiquement la contestation", dans un communiqué signé John Kirby, porte-parole de la diplomatie américaine.

47 exécutions. Se disant "particulièrement préoccupés" par cette exécution, qui a suscité l'indignation dans le monde chiite, les Etats-Unis appellent les responsables de la région à "redoubler d'efforts pour enrayer l'escalade des tensions régionales". L'Arabie saoudite, allié traditionnel de Washington au Moyen-Orient, a exécuté samedi 47 personnes condamnées pour "terrorisme" dont le chef religieux chiite Nimr Baqer al-Nimr, figure de la contestation du régime. Parmi les personnes mises à mort figurent une majorité de jihadistes d'Al-Qaïda, alors que le royaume s'inquiète de la menace représentée par les groupes extrémistes sunnites comme l'Etat islamique.

Manifestations en Irak. Les protestations les plus fortes sont venues d'Iran, puissance chiite qui a averti que Ryad paierait "un prix élevé" pour l'exécution du cheikh Nimr, tandis que des appels à manifester ont été lancés pour dimanche. En Irak, des centaines de personnes ont manifesté dans la ville sainte chiite de Kerbala, certains dirigeants appelant le gouvernement à fermer l'ambassade d'Arabie saoudite récemment rouverte à Bagdad.