Deux Français ont perdu la vie dans une frappe russe à Kherson. (Illustration). 2:15
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Inès Zeghloul et Romain Rouillard / Crédit photo : VIRGINIE NGUYEN HOANG / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Europe 1 a pu s'entretenir avec le fils de l'un des deux humanitaires français tués après un bombardement russe dans le sud de l'Ukraine. Il rend hommage à la bravoure de son père, un ancien membre de la légion étrangère, et veut tordre le bras à certaines rumeurs à son sujet.

Il était bénévole au sein de l'Entraide protestante Suisse, une ONG qui fournit de l'aide aux victimes de catastrophes naturelles et de conflits armés. À l'image de celui qui ravage l'Ukraine, depuis l'invasion russe en février 2022. C'est dans le sud du pays, dans la région de Kherson, que se trouvait cet humanitaire français, avant de perdre la vie, tué par une frappe russe. Europe 1 a pu échanger avec son fils, Christopher, qui raconte, non sans émotion, le courage sans limites de son père, dont il veut "honorer" la mémoire. 

C'est dans la nuit que la terrible nouvelle lui est parvenue. "J'ai été réveillé par ma grand-mère qui m'a dit 'Papa est mort'. Voilà les mots que je retiens", dit-il. Christopher entend désormais tordre le bras à certaines rumeurs. "Je veux contredire beaucoup de choses qui ont pu être dites aux informations. Non, ce n'était pas un mercenaire. C'est quelqu'un qui a combattu pour la France durant la majorité de sa vie". Selon les informations d'Europe 1, cet humanitaire, d'origine russe, était un ancien membre de la Légion étrangère. Cet habitué des théâtres de guerre a notamment été déployé au Tchad ou encore en Afghanistan

"Je ne pense pas qu'il soit mort malheureux" 

Une médaille militaire lui a même été décernée voici trois ans. "Il a voulu finir sa carrière en servant de nobles causes, en aidant, par exemple, les populations dans le besoin. C'était quelqu'un de respectable, de franc, qui a toujours tout donné pour les autres". Lorsque Moscou déclenche son offensive en Ukraine, le père de Christopher décide en effet de rejoindre les rangs de cette ONG suisse, au sein de laquelle il met à profit son expérience militaire pour assurer la sécurité des convois destinés aux civils ukrainiens. 

Un pays qui ne lui était d'ailleurs pas étranger puisque c'est en Ukraine qu'il a effectué son service militaire, au temps de l'URSS. Très troublé au terme de l'échange, Christopher veut croire que c'est avec le sentiment du devoir accompli que son père s'est éteint. "Je ne pense pas qu'il soit mort malheureux. Parce qu'il a fait ce qu'il voulait dans sa vie".