NRA lobby pro-armes Etats-Unis Wayne LaPierre 1:38
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Benoit Clair, édité par Mathilde Durand
L'Etat de New York a annoncé jeudi qu'il portait plainte pour fraude financière contre le lobby pro-armes NRA et son influent patron Wayne LaPierre, accusés de fraude massive et d'importants détournement de fonds. L’objectif de la procureur générale : la dissolution de ce puissant groupe conservateur. 

La NRA sous le feu de la justice. Le puissant lobby pro-armes à feu des Etats-Unis est poursuivi pour fraude financière par l'Etat de New-York. La procureure générale, Letitia James, a enquêté depuis près de 18 mois sur le puissant groupe conservateur et sa décision d'ouvrir un procès en dissolution, "après des années de transactions personnelles et de conduites illégales qui ont violé les lois de New-York", a fait l'effet d'une bombe à Washington.

Les cinq dirigeants sont accusés de fraudes massives et d'importants détournements de fonds. Concrètement, ils ont largement puisé dans les caisses pour mener un train de vie luxueux : huit voyages aux Bahamas en jet privé pour l'un des présidents Wayne LaPierre, et sa famille, d’innombrables safaris en Afrique pour le vice-président, des soirées galantes dans des hôtels de luxe pour le seul comptable engagé en 28 ans.

Les malversations confirmées par le fisc

Au total, c'est un trou de 63 millions de dollars dans les comptes du puissant lobby-pro armes. Une somme qui s'ajoute au déficit déjà creusé par la défection des sponsors après les multiples tueries survenues dans les écoles américaines. 

Les accusations ont été transmises et vérifiées par le fisc américain, qui confirme les malversations. Pourtant, la NRA, fondée en 1847, crie au scandale et dénonce une campagne politique orchestrée à trois mois de la présidentielle. "Nous sommes prêts à combattre. Nous vous attendons", a réagi Wayne LaPierre dans une déclaration transmise à l'AFP. "La NRA est bien gérée, solvable financièrement, et engagée à maintenir une bonne gouvernance", a-t-il ajouté, qualifiant la plainte "d'attaque contre la démocratie et la liberté".

Une annonce qui sonne comme un coup dur pour Donald Trump, soutenu financièrement par le lobby. En 2016, le milliardaire avait reçu près de 35 millions de dollars de la part de cette organisation pour sa campagne. Interrogé sur la plainte jeudi, le président américain a estimé qu'il s'agissait d'une "chose terrible".