Et si les Japonais finissaient par tous porter le même nom de famille

Une loi, uniquement en vigueur au Japon, impose aux couples un nom de famille unique. (Illustration)
Une loi, uniquement en vigueur au Japon, impose aux couples un nom de famille unique. (Illustration) © MARTIN BUREAU / AFP
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Romain Rouillard / Crédit photo : MARTIN BUREAU / AFP
Selon une étude réalisée par un centre de recherche de l’université de Tohoku, les Japonais pourraient tous porter le même nom de famille, à savoir Sato, d'ici 2531. Le résultat d'une politique, uniquement mise en place au Japon, qui n'autorise pas les couples mariés à porter deux noms différents.

Sato est d'ores et déjà le nom de famille le plus répandu au Japon, devant Suzuki. Mais selon une étude réalisée par un centre de recherche de l’université de Tohoku et repérée par Le Parisien, il pourrait même devenir le seul et l'unique du pays d'ici 2531. Dans 500 ans, les Japonais pourraient en effet tous porter le même nom de famille. Cela ferait suite à une loi qui interdit les couples mariés de porter deux noms différents. Une règle que seul le Japon applique dans le monde entier. 

Concrètement, pour parvenir à une telle conclusion, Hiroshi Yoshida, le directeur de l'étude, s'est procuré les données disponibles sur un site internet qui fournit des informations sur les noms de famille au Japon et a étudié l'évolution du nombre de personnes portant le nom Sato. Le professeur d’économie à l’université de Tohoku a ensuite calculé la proportion de la population japonaise ayant Sato pour nom de famille, puis en a estimé le taux de croissance d'une année sur l'autre. 

"Je ne pense pas que ce serait un monde dans lequel il ferait bon vivre" 

En supposant que ce taux ne varie pas, et si la législation en vigueur n'est pas revue, la moitié de la population répondra au nom de Sato en 2446, puis l'intégralité des Japonais en 2531. "Si tout le monde devient Sato, il faudra peut-être nous appeler par nos prénoms ou par des chiffres", a ainsi déclaré Hiroshi Yoshida, selon des propos rapportés par le média nippon Le Mainichi. Et d'ajouter : "Je ne pense pas que ce serait un monde dans lequel il ferait bon vivre".

Une modification de la loi pourrait d'ailleurs convenir à la population locale puisque, selon une étude menée en 2022, moins de 4 Japonais sur 10 continueront de partager le même nom de famille que leur conjoint, dans le cas où la législation actuelle était supprimée. Le 8 mars dernier, à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, plusieurs activistes féministes s'étaient mobilisés pour réclamer l'abolition de cette loi. 12 Japonais et Japonaises ont même porté plainte devant les tribunaux de Tokyo et Sapporo afin d'obtenir le droit de porter deux noms de famille distincts une fois marié.

En 2015, cinq plaignantes avaient même saisi la Cour suprême, affirmant que cette loi se voulait discriminante envers les femmes. La justice avait alors considéré la plainte comme infondée, arguant qu'un couple marié pouvait, selon la Constitution, adopter le nom de la femme et non du mari.