Erdogan : "le temps est venu" de refaire de Sainte-Sophie une mosquée

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Sainte-Sophie, construite au VIe siècle, reste le monument le plus emblématique d'Istanbul. © Yasin AKGUL / AFP
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avec AFP
La célèbre basilique byzantine, transformée en mosquée au milieu du XVème siècle, n'est plus consacrée à aucun culte depuis les années 1930.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré mercredi que "le temps est venu" pour l'ex-basilique Sainte-Sophie d'Istanbul de redevenir "une mosquée", estimant que sa transformation en musée avait été une "très grosse erreur". La qualification de musée "sera retirée" du statut du monument, a affirmé Recep Tayyip Erdogan lors d'un entretien à la télévision A Haber. "Nous appellerons Ayasofya [le nom turc de Sainte-Sophie] une mosquée".

Construite au VIe siècle à l'entrée du détroit du Bosphore et de la Corne d'or, cette ancienne basilique où étaient couronnés les empereurs byzantins a été convertie en mosquée au XVe siècle, après la prise de Constantinople par les Ottomans en 1453. Transformée en musée sous le régime laïque de Mustafa Kemal Atatürk dans les années 1930, Sainte-Sophie fait régulièrement l'objet de polémiques entre chrétiens et musulmans en raison de la multiplication d'activités liées à l'islam en son sein, avec des séances de lecture de versets du Coran ou des prières collectives.

Un site emblématique

Le statut de ce monument, classé au patrimoine mondial de l'Unesco et visité par des millions de touristes chaque année, autorise les croyants de toutes les religions à y méditer, réfléchir ou simplement à profiter de son architecture. Recep Tayyip Erdogan mène campagne pour éviter un vote sanction contre son Parti de la justice et du développement (AKP) lors des élections locales de dimanche. Affirmant que "le temps est venu de prendre une telle mesure" de changement de dénomination de Sainte-Sophie "vu qu'il y a une demande" de la part du peuple turc, le dirigeant a indiqué qu'elle serait examinée après le scrutin.

L'idée avait déjà été évoquée dimanche par Recep Tayyip Erdogan. Cette mesure serait susceptible de provoquer la colère des chrétiens et d'attiser les tensions avec la Grèce voisine, qui a plusieurs fois exprimé sa préoccupation quant aux initiatives visant qui remettent en question le statut de Sainte-Sophie, l'un des lieux emblématiques du passé orthodoxe d'Istanbul.