énergie gaz 3:04
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avec AFP , modifié à
Selon des informations de presse partiellement confirmées par le gestionnaire du réseau électrique national (ESO), celui-ci réfléchit à "récompenser" par des ristournes les Britanniques qui adopteraient des comportements vertueux. Ils pourraient recevoir jusqu'à 7 euros par kilowatt-heure utilisé en heure creuse.

Les autorités britanniques veulent inciter, grâce à des rabais, les consommateurs à privilégier les heures creuses pour utiliser des appareils gourmands en énergie comme les lave-linge, pour tenter d'atténuer le risque de coupures d'électricité. Selon des informations de presse partiellement confirmées par le gestionnaire du réseau électrique national (ESO), celui-ci réfléchit à "récompenser" par des ristournes les Britanniques qui adopteraient de tels comportements vertueux. Ils pourraient recevoir jusqu'à 6 livres (7 euros) par kilowatt-heure utilisé en heure creuse, en faisant moins fonctionner les lave-linge, lave-vaisselle, séchoirs ou consoles de jeux vidéo entre 17 heures et 20 heures.

"Nous sommes en train de développer un nouveau service dont les consommateurs pourront bénéficier cet hiver, et donnerons bientôt des informations supplémentaires", a indiqué un porte-parole de l'ESO. Selon le journal Sunday Times, le gestionnaire va soumettre l'idée du dispositif au régulateur du secteur, l'Ofgem, espérant le voir aboutir d'ici à la fin octobre. La révélation de ce projet intervient alors que des signaux d'alarme se multiplient sur la situation énergétique du Royaume-Uni cet hiver, même si le ministre de l'Économie Nadhim Zahawi a écarté l'éventualité de coupures.

Une facture qui pourrait atteindre 6.000 livres par an

En plein choc pétrolier et surtout gazier aggravé par la guerre en Ukraine, des augmentations drastiques des prix de l'énergie sont prévues dans les prochaines semaines. Le Royaume-Uni est très dépendant du gaz comparé à d'autres pays comme la France, où le mix énergétique compte une part majoritaire de nucléaire. Les tarifs de l'électricité pour les particuliers devraient avoir plus que doublé sur un an en janvier prochain. La facture d'énergie moyenne par foyer pourrait alors atteindre 6.000 livres par an selon certaines estimations, soit près de 20% du revenu disponible des ménages au Royaume-Uni.

Vendredi, des professionnels de santé ont mis en garde contre une "crise humanitaire", de plus en plus de Britanniques risquant d'avoir à choisir entre chauffer leur logement ou se nourrir. L'inflation a déjà atteint 10,1% sur un an en juillet, un record en 40 ans. Et les hausses de prix pourraient dépasser 13% en octobre. À la mi-août, le secteur de l'énergie au Royaume-Uni a appelé le gouvernement à augmenter "rapidement" les aides aux consommateurs. Mais le Premier ministre démissionnaire Boris Johnson a renvoyé ce dossier à son successeur, en cours de désignation par les militants du parti conservateur, une consultation dont le résultat devrait être connu le 5 septembre.

Les passoires thermiques, un problème récurrent

Liz Truss, la favorite, privilégie les baisses d'impôts, tandis que son rival Rishi Sunak parle de "responsabilité morale" d'apporter plus d'aides directes aux consommateurs, la subvention publique étant actuellement de 400 livres par an.

De son côté, l'opposition travailliste a réitéré son appel à mieux isoler quelque 19 millions de logements dans les dix ans à venir. Il s'agit d'une "mission d'intérêt national" et d'une "réponse de long terme" à la crise, a affirmé lundi le chef du parti, Keir Starmer, en raillant l'inaction des conservateurs et de leur "gouvernement de zombies".

Des ONG de défense de l'environnement, mais aussi le patronat britannique, ont dernièrement exhorté à s'attaquer au problème des passoires thermiques dans le pays.