Israël-Hamas : ce qu'il faut retenir du 46e jour du conflit

© MOHAMMED ZAANOUN / MIDDLE EAST IMAGES / MIDDLE EAST IMAGES VIA AFP
  • Copié
avec AFP / Crédits photo : MOHAMMED ZAANOUN / MIDDLE EAST IMAGES / MIDDLE EAST IMAGES VIA AFP , modifié à
Au 46e jour du conflit entre Israël et le Hamas, les pourparlers s'accélèrent pour la libération d'otages en échange d'une trêve dans la bande de Gaza où les terroristes du Hamas accusent Israël d'une frappe meurtrière sur un hôpital assiégé.

Les pourparlers s'accélèrent mardi pour la libération d'otages entre les mains du Hamas en échange d'une trêve dans la bande de Gaza où le mouvement terroriste accuse Israël d'une frappe meurtrière sur un hôpital assiégé. "Le mouvement (Hamas, ndlr) a livré sa réponse aux frères du Qatar et aux médiateurs. Nous nous approchons de la conclusion d'un accord de trêve", a déclaré mardi le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, dans un bref message en arabe envoyé par son bureau à l'AFP.

Les informations à retenir : 

  • Les pourparlers s'accélèrent mardi pour la libération d'otages entre les mains du Hamas, "nous faisons des progrès", selon Netanyahu
  • Les pourparlers portaient sur un accord portant sur la libération de "50 à 100" otages en échange de la libération de 300 prisonniers palestiniens en Israël
  • En Israël, 1.200 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées
  • Dans la bande de Gaza, plus de 13.300 personnes ont été tuées dans les bombardements israéliens
  • 28 bébés prématurés évacués de l'hôpital al-Chifa

Les Brics appellent à "une trêve humanitaire immédiate et durable" à Gaza

Le sommet extraordinaire des Brics a appelé mardi à "une trêve humanitaire immédiate et durable conduisant à la cessation des hostilités" à Gaza, dans un résumé de la réunion virtuelle qui a été diffusé par la présidence sud-africaine. "Nous avons réitéré notre ferme de soutien aux efforts régionaux et internationaux visant à parvenir à une cessation immédiate des hostilités, à la protection des civils et à la fourniture d'aide humanitaire", ajoute ce texte.

Feu vert de l'UE à la poursuite de l'aide au développement pour les Palestiniens

L'Union européenne a donné mardi son feu vert à la poursuite de son aide au développement en faveur des Palestiniens, après un réexamen qui a montré qu'aucun fond n'avait exercé au Hamas, mais a souligné que des contrôles plus stricts seraient mis en place à l'avenir. 

Le réexamen, ordonné après l'attaque du Hamas contre Israël, "n'a identifié aucun élément" démontrant que des fonds de l'UE auraient "directement ou directement propriétaire à l'organisation terroriste Hamas", a déclaré le vice-président de la Commission européenne Valdis Dombrovskis.

Le président chinois Xi Jinping plaide pour un cessez-le-feu et la libération des civils

Le président chinois Xi Jinping a appelé mardi à un cessez-le-feu immédiat et à "libérer les détenus civils" dans le conflit entre Israël et le Hamas, lors d'un sommet extraordinaire virtuel des pays émergents des Brics. "Toutes les parties du conflit doivent immédiatement cesser le feu et les hostilités, mettre fin à toutes les violences et attaques visant les civils, et libérer les détenus civils afin d'éviter de nouvelles pertes en vies humaines et de nouvelles souffrances", a-t-il déclaré, selon des propos rapportés par l'agence d'État Chine Nouvelle.

"Nous faisons des progrès" sur le retour des otages, dit Netanyahu

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a fait état de "progrès" mardi dans les négociations avec le Hamas sur la libération des otages détenus à Gaza. "Nous faisons des progrès. Je ne pense pas qu'il soit utile d'en dire trop (...) mais j'espère qu'il va y avoir de bonnes nouvelles bientôt", a-t-il déclaré sur une base militaire du nord du pays, alors que des discussions sont en cours sous médiation du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis.

Les négociations dans leur "phase finale", selon le Qatar

Les négociations en vue d'une libération des otages retenus dans la bande de Gaza après leur enlèvement le 7 octobre en Israël sont dans leur "phase finale", a déclaré mardi un responsable du Qatar, médiateur dans ce dossier. "Nous n'avons jamais été aussi proches d'un accord", a déclaré le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed Al-Ansari, ajoutant que les négociations étaient dans leur "phase finale".

Le Qatar est partie prenante avec l'Egypte et les Etats-Unis dans les négociations visant à libérer les otages aux mains des mouvements islamistes palestiniens Hamas et Jihad islamique à Gaza, en échange d'une trêve dans la guerre entre Israël et le Hamas. Le 7 octobre, le Hamas a mené une attaque d'une ampleur sans précédent contre Israël. Selon les autorités israéliennes, 1.200 personnes, en grande majorité des civils, y ont été tuées et quelque 240 otages ont été emmenés dans la bande de Gaza, frontalière du sud d'Israël et où le Hamas a pris le pouvoir en 2007.

Une "tragédie" sanitaire se profile, selon l'Unicef

Une véritable "tragédie" sanitaire se profile dans la bande de Gaza, en raison du manque de carburant et d'eau, a averti le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) mardi. "S'il n'y a pas assez de carburant, nous allons assister à l'effondrement des services d'assainissement", a déclaré un porte-parole de l'Unicef, James Elder, lors d'un point de presse à Genève, décrivant la situation comme une véritable "tragédie" ou comme une "tempête parfaite" causée par l'apparition de maladies.

Le Qatar, l'Égypte et les États-Unis œuvrent à un accord pour tenter de libérer des otages

Selon des sources au sein du Hamas et du Jihad Islamique, second groupe islamiste armé palestinien, les deux mouvements ont bien accepté un accord dont les détails doivent être annoncés par le Qatar et les médiateurs. Le gouvernement israélien n'a pas réagi dans l'immédiat à ces déclarations.

La présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric, avait rencontré lundi soir des dirigeants du Qatar ainsi que Ismaël Haniyeh, basé dans l'émirat du Golfe, afin d'"avancer sur les questions humanitaires liées au conflit armé en Israël et à Gaza". Le Qatar, l'Égypte et les États-Unis œuvrent à un accord pour tenter de libérer des otages enlevés en Israël par le Hamas en échange notamment d'une trêve dans la bande de Gaza.

Si le CICR a assuré ne pas participer à ces pourparlers, il a insisté pour que ses "équipes soient autorisées à rendre visite aux otages afin de s'assurer de leur bien-être et pour leur administrer des médicaments, et afin que les otages soient en mesure de communiquer avec leurs familles", selon un communiqué. "Nous n'avons jamais été aussi proches, nous sommes confiants. Mais il reste du travail. Rien n'est fait tant que tout n'est pas fait", a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby. À un journaliste qui lui a lancé la question suivante : "Est-ce qu'un accord de libération des otages est proche ?", le président américain Joe Biden a répondu à Washington : "Je crois".

Libération de "50 à 100" otages en échange de la libération de 300 prisonniers palestiniens en Israël

Deux sources proches du dossier ont indiqué mardi à l'AFP que les pourparlers portaient sur un accord portant sur la libération de "50 à 100" otages en échange de la libération de 300 prisonniers palestiniens en Israël, dont des enfants et des femmes.

Le transfert se ferait par étape à raison de "dix" otages israéliens contre "trente" prisonniers palestiniens par jour et comprendrait l'entrée de nourriture, d'aide médicale et de carburant et surtout une "trêve humanitaire de cinq jours renouvelable". Mais Israël insiste sur le "regroupement familial" -- ce qui signifie que si un civil était libéré, son partenaire le serait également, même s'il était soldat -- ce que le Hamas, opposé à la libération de militaires, refuse pour le moment, selon ces deux sources.

Récupérer les otages, l'un des objectifs de l'opération israélienne

Des proches des otages ont rencontré lundi soir le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son "cabinet de guerre", sous pression pour ramener les quelque 240 otages en Israël. "Récupérer nos otages est une tâche sacrée et suprême et je m'y engage", a déclaré Benjamin Netanyahu sur le réseau social X, après cette rencontre, sans lever le voile sur les pourparlers et disant avoir échangé "à coeur ouvert" avec les familles. "Nous n'arrêterons pas les combats tant que nous n'aurons pas ramené nos otages chez eux, détruit le Hamas et veillé à ce qu'il n'y ait plus de menaces venant de Gaza", a-t-il ajouté.

Récupérer les otages est l'un des objectifs de l'opération israélienne en cours dans la bande de Gaza et lancée dans la foulée de l'attaque sanglante du 7 octobre par le Hamas. 

En Israël, 1.200 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées, selon les autorités, dans cette attaque d'une ampleur et d'une violence inédites dans l'histoire du pays. En représailles, Israël a juré d'"anéantir" le Hamas, classé organisation terroriste par les États-Unis, l'Union européenne et Israël, et pilonne sans relâche le territoire palestinien, où son armée mène également depuis le 27 octobre une offensive terrestre. Dans la bande de Gaza, plus de 13.300 personnes ont été tuées dans les bombardements israéliens, dont plus de 5.600 enfants, selon le gouvernement du Hamas.

1,7 million d'habitants déplacés selon l'ONU

D'après l'ONU, près de 1,7 million des 2,4 millions d'habitants ont été déplacés par la guerre dans la bande de Gaza, soumise depuis le 9 octobre à un "siège complet" par Israël, qui bloque les livraisons de nourriture, d'eau, d'électricité et de médicaments.

Israël accuse le Hamas de se servir des hôpitaux à des fins militaires

L'armée a indiqué dans la nuit que ses soldats "continuaient de combattre" dans le nord de la bande de Gaza alors que des sources palestiniennes faisaient état de tensions à l'hôpital indonésien, cible la veille de frappes israéliennes ayant tué 12 patients et leurs proches" et fait "des dizaines de blessés" selon le Hamas. Le Hamas ne cesse de répéter qu'Israël mène "une guerre contre les hôpitaux" de Gaza, dont la quasi-totalité dans le nord du territoire ne fonctionne plus.

Israël accuse de son côté le Hamas de se servir des hôpitaux à des fins militaires et d'utiliser les civils qui s'y trouvent comme des "boucliers humains", ce que le Hamas dément.

La cheffe de la diplomatie indonésienne Retno Marsudi a condamné cette "attaque israélienne (...) qui a tué de nombreux civils et est une violation claire du droit humanitaire international". D'après des sources hospitalières locales, plus d'une centaine de blessés ont été transférés dans la soirée et la nuit de cet hôpital vers le complexe Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. "Nous nous en sommes sortis miraculeusement. Une frappe a touché l'école (où les déplacés se sont réfugiés, ndlr)", a témoigné à l'AFP un jeune homme transféré. "Nous étions à l'école Zeitoune dans la ville de Gaza, et de l'école nous sommes allés à l'hôpital indonésien. Je n'arrive tout simplement pas (à parler)".

Dans la nuit, l'agence de presse palestinienne Wafa a fait état d'une frappe israélienne ayant fait des morts et des blessés sur une résidence du camp de Nuseirat, situé dans le centre de la bande de Gaza.

28 bébés prématurés évacués de l'hôpital al-Shifa

Lundi, 28 bébés prématurés évacués au cours du week-end de l'hôpital al-Shifa, le plus grand de Gaza et pris d'assaut le 15 novembre par l'armée israélienne, ont été transférés en "toute sécurité" en Égypte, a annoncé l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Le président russe Vladimir Poutine doit participer mardi à une réunion virtuelle des pays émergents des Brics consacrée à la guerre à Gaza, pendant que son chef de la diplomatie Sergueï Lavrov doit recevoir à Moscou ses homologues de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique.