Élection présidentielle américaine : qu'est-ce qu'un «caucus», dont le premier a lieu dans l'Iowa ce lundi ?

La course à la Maison-Blanche débute dès ce lundi aux États-Unis.
La course à la Maison-Blanche débute dès ce lundi aux États-Unis. © UNION EUROPEENNE / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
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Romain Rouillard / Crédit photo : UNION EUROPEENNE / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Une douzaine d'États américains ont recours aux "caucus" pour désigner le candidat démocrate ou républicain qui se lancera dans la course à la Maison-Blanche. Depuis 1976, la tradition veut que l'Iowa, petit État situé au cœur des États-Unis, lance le bal. Mais comment fonctionne cette forme de désignation si particulière ?

Le marathon vers la Maison-Blanche commence officiellement ce lundi aux États-Unis. Alors que le pays désignera son nouveau président en fin d'année 2024, et que Joe Biden, l'actuel occupant du bureau ovale, a indiqué qu'il se représenterait, il s'agit désormais de connaître l'identité de son adversaire. Chez les républicains, l'ancien président Donald Trump fait figure de grandissime favori pour être désigné candidat du parti. 

Mais avant cela, plusieurs étapes, parfois complexes, doivent être respectées. La première a donc lieu ce lundi 15 janvier avec le caucus de l'Iowa. Ce rendez-vous consiste à organiser des réunions entre des élus, membres ou simples sympathisants de chaque parti. Elles peuvent avoir lieu dans des gymnases, des écoles, des églises ou même au domicile de l'un des participants et commencent toujours par une brève prise de parole du représentant de chaque candidat. Un petit discours censé convaincre les participants indécis de rejoindre tel ou tel camp. 

Un scrutin organisé par l'antenne local du parti

S'ensuit, côté républicain, un vote à bulletin secret où les participants inscrivent, sur un simple bout de papier, le nom de leur favori. Un procédé qui diffère chez les démocrates où le scrutin est public. Organisé par l'antenne locale du parti (et non par un État, comme c'est le cas lors d'une primaire), le caucus vise ainsi à désigner des délégués qui participeront à la convention républicaine de Milwaukee, organisée en juillet prochain, où le candidat officiel du parti sera connu.

Depuis 1976, le premier caucus se déroule systématiquement dans l'Iowa, petit État du Midwest américain. Une tradition dont les racines remontent à 1968. À l'époque, il appartenait essentiellement aux grands représentants du parti de désigner le candidat et les quelques primaires, organisées ici et là, ne pesaient pas réellement dans le processus. Or, cette année-là, la désignation d'Hubert Humphrey, en tant que candidat républicain, a semé la zizanie et provoqué d'importants incidents dans le pays. Ce dernier était en effet le vice-président de Lyndon Johnson, soutien de l'intervention américaine au Viêt Nam, alors que l'impopularité de ce conflit, au sein de l'opinion publique, commençait à croître sérieusement.

Une première tendance

D'où la décision de revoir le système de désignation afin qu'il colle davantage aux souhaits de la population. En 1972, l'Iowa, qui opte alors pour un caucus complexe à organiser, décide de lancer le processus dès le mois de janvier. Quatre ans plus tard, le parti démocrate s'aligne sur cette date et c'est donc cet État qui, tous les quatre ans, donne le coup d'envoi de la course à la Maison-Blanche. 

De quoi lui conférer une certaine importance dans le scrutin. Car s'il ne fournira que 40 délégués sur les 2.467 qui composeront la convention républicaine de Milwaukee, ce vote donne une première tendance et prend, pour la première fois, la température de l'électorat avant le verdict du mois de novembre. Un électorat qui se montre d'ailleurs de plus en plus critique envers ce mode de scrutin, parfois décrit comme archaïque et dont les votes, qui se déroulent sans le secret de l'isoloir, sont souvent pointés du doigt.

Outre l'Iowa, seuls le Wyoming, le Dakota du Nord, l'Idaho, le Kentucky, le Missouri et Hawaï organiseront des caucus cette année. Donald Trump, grand favori des sondages, a appelé ses électeurs à se mobiliser, en dépit des températures polaires qui frappent l'Iowa depuis plusieurs jours