Donald Trump bientôt arrêté ? Tout comprendre à l'affaire «Stormy Daniels» qui menace l'ex-président américain

Donald Trump pourrait devenir le premier ex-président américain à faire l'objet de poursuites pénales.
Donald Trump pourrait devenir le premier ex-président américain à faire l'objet de poursuites pénales. © STRINGER / AFP
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Romain Rouillard , modifié à
Dans un message publié sur son réseau social Truth, Donald Trump a indiqué samedi 18 mars qu'il serait prochainement "arrêté" en raison d'un obscur accord financier passé avec l'ancienne actrice pornographique Stormy Daniels. Et pourrait ainsi devenir le premier ex-président américain à être inculpé.

Habitué des déclarations tapageuses sur "Truth", le réseau social dont il est lui-même à l'origine, Donald Trump a récidivé samedi 18 mars en publiant un message en lettres capitales comme il en a l'habitude. Mais celui-ci a davantage attiré l'attention puisque l'ancien locataire de la Maison Blanche y évoque sa prochaine "arrestation" dans le courant de la semaine en cours. Évoquant la journée de "mardi", l'ancien président des États-Unis n'a toujours pas reçu la visite de la police ce mercredi mais pourrait bel et bien être inculpé dans l'affaire "Stormy Daniels". Ce qui constituerait une première pour un ancien chef d'État américain. 

Acheter le silence de Stormy Daniels

Tout commence en 2006 lors d'un tournoi de golf sur les bords du lac Tahoe entre Californie et Nevada. Donald Trump y assiste aux côtés de Stéphanie Clifford, une actrice et réalisatrice de films pornographiques, plus connue sous le nom de Stormy Daniels. En marge de l'évènement, le 45e président américain avait eu une relation sexuelle avec la jeune femme, alors âgée de 27 ans. Un épisode que l'intéressée évoquera plusieurs années plus tard, en 2011, dans une interview au magazine In Touch mais qui ne sera dévoilé qu'en 2018 en raison des pressions exercées par Michael Cohen, l'avocat personnel de Donald Trump. 

En 2016, alors que la campagne électorale entre dans son sprint final, personne n'a donc eu vent de cette liaison entre le milliardaire new-yorkais, candidat à la fonction suprême, et Stormy Daniels. Et pour maintenir cette histoire sous le tapis, l'avocat de Donald Trump conclut un accord avec l'actrice dans le but d'acheter son silence. Bilan des opérations : un versement de 130.000 euros, deux semaines avant le scrutin présidentiel, selon les révélations du Wall Street Journal en 2018. 

Quid de sa candidature pour la présidentielle de 2024 ?

Suffisant pour inculper le milliardaire de 76 ans ? Pas en tant que tel dans la mesure où ce type d'accord n'est pas réprimé par la loi. En revanche, la Trump Organization est soupçonnée d'avoir remboursé la somme versée à Michael Cohen en la faisant passer pour de banals frais juridiques. Ce qui équivaut, selon la justice américaine, à un don déguisé à la campagne présidentielle. Une manœuvre qui pourrait également s'inscrire en violation des lois en vigueur outre-Atlantique concernant le financement des campagnes électorales. Et qui pourrait alors transformer le délit en crime et valoir au milliardaire une condamnation allant jusqu'à quatre ans d'emprisonnement.

Avant d'en arriver là, le procureur de Manhattan, Alvin Bragg, doit d'abord se saisir du dossier et déterminer clairement la nature du délit (ou du crime) commis par Donald Trump. Et même en cas de condamnation, l'intéressé pourrait tout de même briguer l'investiture républicaine en vue de la présidentielle de 2024, le temps judiciaire étant bien plus long que le temps politique. Pour sa défense, Donald Trump se contente de nier en bloc ces accusations et ses avocats préfèrent dénoncer une tentative d'"extorsion" de la part de Stormy Daniels avec laquelle le milliardaire réfute également toute aventure sexuelle.

Quant à Michael Cohen, déjà le collimateur des autorités pour l'enquête autour de l'ingérence russe dans la campagne de 2016, il a fini par se retourner contre Donald Trump, jurant avoir agi sous ses ordres. Sur le réseau Truth, dans la foulée de son annonce fracassante, il a appelé ses partisans à manifester leur soutien et à "reprendre le pays".