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Grégoire Duhourcau
Omar Belhouchet, directeur du quotidien "el-Watan", estime au micro de Nikos Aliagas sur Europe 1 que la démission d'Abdelaziz Bouteflika "est un premier pas" mais que les Algériens restent "méfiants".
INTERVIEW

Abdelaziz Bouteflika n'est plus le président de l'Algérie. Au pouvoir depuis 20 ans, il a remis sa démission au Conseil constitutionnel mardi, après plusieurs semaines d'une contestation inédite. "C’est la libération politique. C’est une victoire du peuple inqualifiable", s'est réjoui Omar Belhouchet, directeur du quotidien el-Watan, au micro de Nikos Aliagas sur Europe 1, mercredi.

"Ça va être encore difficile mais les Algériens sont déterminés." Il rappelle toutefois que les Algériens restent "méfiants" mais que la démission de Bouteflika "est un premier pas" : "L’autre pas, aussi important que le premier, c’est maintenant de se diriger vers la transition démocratique. Nous savons que ça va être encore difficile mais les Algériens sont déterminés."

"Construire un État de droit." Par "transition démocratique" Omar Belhouchet entend "doter le pays d'un président par intérim qui soit hors système donc crédible, un homme sans tâche, capable de mettre en place les instruments de la transition, c'est-à-dire un gouvernement d'union nationale" mais également "des mécanismes pour permettre au peuple, dans quelques mois, d'élire un président en toute liberté sans qu'il n'y ait de fraude". "La fraude dans notre pays, c'est un sport national" et les Algériens "sont déterminés" à s'en "débarrasser" afin de "pouvoir construire un État de droit", prévient-il.

"Aucune chance" qu'Abdelkader Bensalah "soit président par intérim". Officiellement, c'est le président du conseil de la Nation (chambre haute) Abdelkader Bensalah qui doit assurer l'intérim selon la constitution algérienne. "Il n'y a pas l'ombre d'un doute qu'il ne sera pas président par intérim ne serait-ce qu'une journée. Il ne sera pas accepté par la rue, ce n'est pas possible. C'est l'ombre d'Abdelaziz Bouteflika, il n'y a aucune chance qu'il soit président par intérim", assure Omar Belhouchet.

 

>> De 7h à 9h, c’est deux heures d’info avec Nikos Aliagas sur Europe 1. Retrouvez le replay ici

"Une unité nationale chez le peuple que l’on n’a pas eue depuis l’indépendance." En attendant de savoir ce que sera la suite, la population savoure la nouvelle du départ de Bouteflika : "Ce sont des moments historiques. (...) C’est un moment de bonheur que les Algériens sont en train de vivre." Omar Belhouchet assure par ailleurs que la population "est soudée" et que "l'air de la liberté est partout" : "Il y a une unité nationale chez le peuple que l’on n’a pas eue depuis l’indépendance."