Crash en Éthiopie : les pilotes ont suivi la procédure recommandée par Boeing

Les pilotes de l'avion qui s'est crashé en Éthiopie mi-mars ont suivi la procédure recommandée par Boeing.
Les pilotes de l'avion qui s'est crashé en Éthiopie mi-mars ont suivi la procédure recommandée par Boeing. © JENNY VAUGHAN / AFP
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avec AFP , modifié à
Les pilotes du Boeing 737 MAX d'Ethiopian Airlines qui s'est écrasé mi-mars ont suivi la procédure recommandée par l'avionneur. Et selon le gouvernement éthiopien, l'équipage avait les "licenses et qualifications" pour opérer le vol.

Les pilotes du vol d'Ethiopian Airlines, qui s'est écrasé le 10 mars, faisant 157 morts, ont exécuté "à plusieurs reprises" les procédures recommandées par Boeing, mais ne sont pas parvenus à reprendre le contrôle de l'appareil, a affirmé jeudi la ministre éthiopienne des Transports.

"L'équipage a réalisé à plusieurs reprises toutes les procédures fournies par le constructeur, mais ils n'ont pas été en mesure de reprendre le contrôle de l'avion", a déclaré la ministre des Transports Dagmawit Moges lors d'une conférence de presse, où elle a présenté les résultats de l'enquête préliminaire sur les causes du crash du Boeing 737 MAX. 

Un système de gestion de vol à réviser

Ce rapport préliminaire recommande que "le système de gestion de vol de l'avion soit revu par le fabricant" américain, a-t-elle ajouté. "Les autorités de l'aviation devront vérifier que la révision du système de gestion de vol de l'avion a été correctement effectuée par le fabricant", avant que la flotte des Boeing 737 MAX, clouée au sol dans le monde entier depuis l'accident, soit autorisée à voler à nouveau, a insisté la ministre.

Dagmawit Moges n'a pas fait référence au système de stabilisation de l'appareil (MCAS), soupçonné d'avoir joué un rôle clé dans l'accident, mais elle a évoqué un mouvement de "piqué répété" de l'avion. Le MCAS ("Maneuvering Characteristics Augmentation System") a été spécialement conçu pour le 737 MAX afin de corriger une anomalie aérodynamique liée à une motorisation plus lourde.

Des consignes suivies par les pilotes

Dans une consigne adressée aux équipages le 6 novembre dernier, Boeing expliquait qu'une erreur de la sonde mesurant l'angle d'attaque (AOA) pouvait conduire le MCAS à mettre brutalement l'avion en "piqué" (nez vers le sol). Pour y remédier, il recommandait aux pilotes de désactiver le système en "déconnectant les compensateurs électriques", et ce, "jusqu'à la fin du vol".

Le PDG d'Ethiopian Airlines, Tewolde GebreMariam, s'est dit jeudi dans un communiqué "très fier de l'attitude de nos pilotes, qui ont suivi les procédures d'urgence recommandées, et de leur haut degré de professionnalisme dans une situation aussi difficile".

Deux accidents similaires

L'avion d'Ethiopian s'est écrasé six minutes après son décollage le 10 mars. Le 29 octobre, un même appareil de la compagnie indonésienne Lion Air s'était abîmé en mer de Java, faisant 189 victimes. Ces deux catastrophes rapprochées ont conduit il y a trois semaines les autorités à immobiliser toute la flotte des 737 MAX dans le monde en raison de leurs similitudes : accidents survenus quelques minutes après le décollage à l'issue de mouvements d'oscillation brutaux et rapprochés.