Couple britannique empoisonné au Novitchok : "Il faisait des bruits bizarres et se balançait"

© Daniel LEAL-OLIVAS / AFP
  • Copié
Anaïs Cordoba, édité par Anaïs Huet , modifié à
Après l'ex-espion russe Sergueï Skripal, le Novitchok a à nouveau été mis en cause dans empoissonnement d'un couple de Britanniques retrouvé dans un état critique.

Le couple britannique hospitalisé dans un état critique à l'hôpital de Salisbury a été contaminé au Novitchok, un agent innervant de type militaire qui a servi à empoisonner Sergueï Skripal, un ex-espion russe et sa fille, à Salisbury le 4 mars dernier. Mercredi soir, la police britannique a déclaré un incident majeur. L'enquête est en partie menée par les services antiterroristes, qui devront déterminer si ce couple est une victime collatérale de l'empoisonnement des Skripal ou s'il a été ciblé intentionnellement. 

De la mousse sortait de sa bouche. Dans la vie de Dawn Sturgess, 44 ans, et Charlie Rowley, 45 ans, rien ne laisse imaginer qu'ils puissent être la cible du gouvernement russe. Selon un ami proche qui se trouvait avec eux samedi, Dawn s'est plaint de maux de tête dans la matinée avant de s'effondrer avec de la mousse sortant de sa bouche. Quelques heures plus tard, Charlie, son compagnon, entre dans un état de crise. "Il suait à grosses gouttes, il ne pouvait pas parler, il faisait des bruits bizarres et se balançait… Il ne se rendait même pas compte que j'étais là. C'est comme s'il était dans un autre monde, il hallucinait", raconte cet ami.

Un lien avec Skripal difficile à établir. La police pense d'abord à une overdose, car Charlie est sous traitement pour une addiction à l'héroïne. Mais devant l'absence de réponse au traitement et des symptômes similaires à ceux des Skripal, des analyses sont menées par un laboratoire militaire, qui identifie le Novitchok. Dawn et Charlie auraient passé la journée de vendredi à divers endroits de la ville de Salisbury. Selon la police, aucune preuve n'indique pour l'instant qu'ils se soient rendus sur les lieux décontaminés au moment de l'affaire Skripal.