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Aviva Fried avec AFP (aux Etats-Unis), édité par Laura Laplaud / Crédit photo :
Deux semaines après le coup d'État au Niger qui a renversé le président Mohamed Bazoum, la diplomatie reste la meilleure voie à suivre. Les États-Unis qui luttent contre les groupes djihadistes qui minent ce pays et une grande partie de la région du Sahel ont tenté le dialogue, en vain.

Le régime militaire issu d'un coup d'État au Niger campe sur ses positions à la veille du sommet des pays d'Afrique de l'Ouest qui doit se tenir jeudi à Abuja, capitale du Nigeria dirigé par Bola Tinubu, président en exercice de la Cédéao.

Niamey semble insensible aux offres de négociations venues d'Afrique de l'Ouest et des États-Unis en vue d'éviter une intervention militaire pour rétablir l'ordre constitutionnel, qui reste une option. Le président du Nigeria estime pourtant que la diplomatie est la "meilleure voie" pour résoudre la crise, même s'il n'a pas exclu une intervention militaire au Niger, a déclaré mardi son porte-parole Ajuri Ngelale.

Un scénario cauchemar pour les États-Unis

Les États-Unis souhaitent conserver leur relation avec le Niger, un appui fondamental dans leur politique africaine. Ces dernières années, les Américains ont investi des milliards de dollars dans le pays en programmes d'aide, y compris militaire. Jusqu'à maintenant, le Niger était montré comme un exemple en matière de coopération, un allié pour contrer l'influence de la Chine et de la Russie dans la région et surtout, une tête de pont essentielle dans la lutte contre les djihadistes au Sahel.

"Dans chaque pays où Wagner est intervenu, la mort, la destruction, l'exploitation se sont installées"

Désormais, la Russie va peut-être damer le pion aux Américains. La junte qui a pris le pouvoir dans le pays envisage de faire appel au groupe Wagner. Une option contre laquelle le secrétaire d'État américain Anthony Blinken met en garde très sérieusement. "Nous sommes inquiets parce que dans chaque pays où Wagner est intervenu, la mort, la destruction, l'exploitation se sont installées. L'insécurité a augmenté au lieu de diminuer", a-t-il déclaré.

Les États-Unis ont dépêché d'urgence l'adjointe d'Anthony Blinken à Niamey pour tenter de sauver ce qui peut l'être. Mais elle n'a pas eu le droit à une rencontre avec le chef de la junte, Abdourahamane Tiani. Un signe très inquiétant pour l'influence américaine dans le pays et dans la région. Les États-Unis ont tout de même 1.000 hommes stationnés au Niger et des bases qu'ils pourraient perdre si Wagner et les Russes débarquaient dans le pays.