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Caroline Baudry, édité par Laura Laplaud / Crédit photo : AFP
Deux semaines après le coup d'État, la situation semble toujours au point mort au Niger. La Cédéao se réunira à nouveau jeudi pour évoquer la situation à Niamey, malgré l'expiration de son ultimatum aux putschistes pour rétablir le président déchu. Une intervention militaire sur place ne semble pas à l'ordre du jour. 

Les dirigeants de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) se réuniront à nouveau jeudi à Abuja au Nigeria pour évoquer la situation au Niger, deux semaines après un coup d'État et la fin dimanche de leur ultimatum exigeant le retour à l'ordre constitutionnel sous peine d'utiliser la "force".

La voie du dialogue semble donc être toujours sur la table. Selon une source proche de la Cédéao, une intervention n'est pas envisagée à ce stade, notamment en raison du rejet de nombreux pays africains de recourir à l’option militaire. 

L'Algérie, le Tchad et le Bénin contre une action armée

Sur six pays frontaliers du Niger, trois (l’Algérie, le Tchad et le Bénin) se sont prononcés contre une action armée. Au Nigeria, les sénateurs ont appelé à renforcer l’option diplomatique. De leur côté, le Mali et le Burkina Faso soutiennent les putschistes. 

Cette géographie est simplement incompatible avec une intervention militaire de la Cédéao. Selon Jean-Joseph Boillot, chercheur à l’Iris spécialiste des pays émergents. "Les seuls deux pays qui pour l'instant l'envisageraient, c'est le Sénégal et la Côte d'Ivoire. On ne voit pas très bien comment ils y iraient tout seuls. Le rôle de l'ultimatum, ça a été d'une part de tester la capacité d'unité à l'intérieur du Niger et d'autre part, c'est comme toujours - les Africains sont d'excellents diplomates - d'essayer de trouver une sorte de sortie de crise qui ne valide pas l'énième coup d'État", affirme-t-il.

Un coup de bluff résume ce spécialiste qui affirme que le régime militaire nouvellement installé sera donc très difficile à déloger.