Des centaines de chauffeurs Français sont encore coincés aux Royaume-Uni. 1:31
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Maximilien Carlier, édité par Antoine Terrel , modifié à
Le trafic maritime entre le port de Douvres et celui de Calais reste très perturbé. Et 500 conducteurs français sont toujours coincés au Royaume-Uni, "dans des conditions inhumaines", dénonce Sébastien Rivera, secrétaire général de la Fédération nationale des transporteurs routiers du Pas-de-Calais
REPORTAGE

Après deux jours d'interruption totale provoquée par la situation sanitaire outre-Manche, la reprise du trafic entre l'Angleterre et la France, permise par l'accord autorisant la reprise des traversées moyennant un test Covid négatif, se fait très lentement. Si des trains roulent, la liaison maritime entre le port de Calais et celui de Douvres reste paralysée. Et dans les ports, les esprits s'échauffent, alors que des milliers de routiers sont toujours bloqués en attente de pouvoir partir

Aucun ferry n'a quitté Calais ce mercredi après-midi. Le matin, il n'y a eu seulement que quelques voitures, fourgonnettes et vans qui ont pu débarquer. C'est le cas de Christian, conducteur romain, chanceux, mais exténué. Il se dit "très épuisé", après "50 heures d'attente". 

"Ils sont pris en otage"

Christian va pouvoir reprendre la route et rentrer chez lui. Mais ce n'est pour l'instant pas le cas des 500 conducteurs français coincés au Royaume-Uni, selon Sébastien Rivera, secrétaire général de la Fédération nationale des transporteurs routiers du Pas-de-Calais. "Ils sont stockés dans des conditions inhumaines", s'indigne-t-il. "En 48 heures, ils ont eu à peine une barre de céréales, très peu de toilettes, pas de douche."

"J'ai eu des conducteurs au téléphone qui voulaient aller dans une supérette pour s'alimenter, ils ont eu interdiction de sortir. Donc ils sont vraiment pris en otage", dit-il encore. 

Certains chauffeurs ne veulent plus travailler en Angleterre

Conséquence : certains refusent désormais de traverser la Manche. "J'ai déjà 2-3 chauffeurs qui sont venus me voir, et qui ne veulent plus faire l'Angleterre", témoigne Jean-Pierre Devigne, gérant de RDV Transports. "On en est là. Si on recrute des conducteurs et que d'autres ne veulent plus faire l'Angleterre et quittent l'entreprise, on tourne en rond", regrette-t-il. 

Ce transporteur espère revoir avant Noël les deux routiers français de sa société toujours bloqués à Douvres, en attente du résultat de leur test antigénique.