Corée du Sud : la présidente a joué "un rôle considérable" dans le scandale de corruption

La présidente Park Geun-Hye est engluée dans un scandale impliquant plusieurs de ses proches.
La présidente Park Geun-Hye est engluée dans un scandale impliquant plusieurs de ses proches. © YE AUNG THU / AFP
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avec AFP
Le chef de l'Etat sud-coréen est accusée d'avoir été influencée pour contraindre des entreprises à verser de l'argent à des fondations douteuses. 

La présidente sud-coréenne Park Geun-Hye a joué un rôle de collusion dans le scandale de corruption à l'origine de vastes manifestations pour demander sa démission, a affirmé dimanche le parquet de Séoul. Lee Young-Ryeol, chef de parquet du district central de la capitale, a par ailleurs annoncé l'inculpation formelle de trois suspects dans cette retentissante affaire centrée sur une amie de 40 ans de la présidente, Choi Soon-Sil, une confidente de l'ombre arrêtée début novembre pour fraude et abus de pouvoir.

Dame de l'ombre. "Sur la foi des indices rassemblés à ce stade, nous (...) estimons que la présidente a joué un rôle de collusion dans une partie considérable des activités criminelles impliquant les (trois) personnes", a déclaré le chef des enquêteurs Lee Young-Ryeol, en référence à Choi Soon-Sil et à deux ex-conseillers de la présidente. La confidente, âgée de 60 ans, est accusée d'avoir usé de son influence sur le chef de l'Etat pour contraindre des groupes industriels à verser des fonds à des fondations douteuses, sommes qu'elle est accusée d'avoir détourné à des fins personnelles.

Une première en Corée du Sud. Cette éminence grise, qui n'avait aucun poste officiel dans l'administration sud-coréenne, a été arrêtée début novembre, quelques jours avant deux conseillers de la présidente, Ahn Jong-beom et Jeong Ho-Seong. L'affaire a fait plonger la cote de popularité de la présidente, à un an de la fin de son mandat. Selon la Constitution sud-coréenne, un chef de l'Etat en exercice ne peut pas faire l'objet de poursuites pénales, sauf pour insurrection ou trahison. La présidente a cependant pris un avocat pour entrer en contact avec les enquêteurs afin d'étudier la faisabilité d'une audition, ce qui serait une première pour un chef d'Etat sud-coréen.

Manifestations. En attendant, cette affaire a entraîné les plus importantes manifestations en Corée du Sud depuis 1980 pour exiger la démission de le présidente. Des dizaines de milliers de personnes ont encore défilé samedi à Séoul, pour la quatrième semaine consécutive. Les manifestants étaient 450.000, selon les organisateurs, à défiler en scandant "Park Geun-Hye démission!", tandis que la police parlait de 155.000.