Climat : "nous n'allons pas du tout dans la bonne direction", martèle Guterres à la COP24

Antonio Guterres, COP24 crédit : JANEK SKARZYNSKI / AFP - 1280
Antonio Guterres a rappelé que la lutte contre le changement climatique était une "responsabilité collective". © JANEK SKARZYNSKI / AFP
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avec AFP
"Le changement climatique avance plus vite que nous et nous devons rattraper notre retard le plus vite possible, avant qu'il ne soit trop tard", a martelé lundi le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres au deuxième jour de la COP24.

"Nous n'allons pas du tout dans la bonne direction" pour freiner le changement climatique qui "va plus vite que nous", a mis en garde lundi le secrétaire général de l'ONU à l'ouverture d'un sommet climat en Pologne.

"Nous n'allons pas assez vite". "Même si nous sommes les témoins d'impacts climatiques dévastateurs provoquant le chaos à travers le monde, nous ne faisons toujours pas assez, nous n'allons pas assez vite", a lancé Antonio Guterres au 2ème jour de la 24ème Conférence de l'ONU sur le climat (COP24) à Katowice.

"Le changement climatique avance plus vite que nous et nous devons rattraper notre retard le plus vite possible, avant qu'il ne soit trop tard", a-t-il insisté, soulignant que pour "beaucoup de gens, de régions et même de pays, c'est déjà une question de vie ou de mort". Alors "il est difficile de comprendre pourquoi nous, collectivement, avançons toujours si lentement, et même dans la mauvaise direction", a-t-il ajouté.

Une responsabilité collective. Alors que les pays les plus pauvres vont profiter de ce sommet pour réclamer plus d'engagements des nations du Nord, il a également souligné "la responsabilité collective d'aider les communautés et les pays les plus vulnérables, comme les États insulaires et les pays les moins avancés, en soutenant les politiques d'adaptation et de résistance" aux impacts du dérèglement climatique. 

"Nous deviendrons la génération qui a trahi l'humanité", assure le Premier ministre des Fidji. Le Premier ministre de Fidji Frank Bainimarama, président de la COP23, a d'ailleurs saisi l'occasion dès l'ouverture du sommet pour souligner l'urgence de l'action. "Que Dieu nous pardonne, si nous ignorons les preuves irréfutables, nous deviendrons la génération qui a trahi l'humanité", a-t-il mis en garde. "À ceux qui traînent les pieds, je dis simplement 'faites le'", a-t-il ajouté, lançant "un message sans équivoque" pour relever les ambitions contre le réchauffement.

Les représentants de quelque 200 pays sont réunis depuis dimanche à Katowice pour tenter en deux semaines de donner vie à l'accord de Paris de 2015 qui vise à limiter le réchauffement de la planète à +2°C, idéalement +1,5°C, par rapport à l'ère pré-industrielle.

Régler le problème aujourd'hui pour se remettre dans la bonne direction. Mais selon le récent rapport des scientifiques du Giec, pour rester sous les +1,5°C, il faudrait réduire les émissions de CO2 de près de 50% d'ici à 2030 par rapport à 2010. Ce qui implique une transformation majeure de l'économie qui ne va pas sans résistance.

"Trop souvent, l'action climatique est vue comme un fardeau", mais "une action climatique résolue aujourd'hui est notre chance de remettre notre bateau dans la bonne direction et de tracer la voie vers un avenir meilleur pour tout le monde", a de son côté estimé le secrétaire général de l'ONU.