Ces jeunes Palestiniens qui veulent proclamer la troisième intifada

epuis plusieurs semaines, la tension est montée d’un cran en Israël et en Cisjordanie.
epuis plusieurs semaines, la tension est montée d’un cran en Israël et en Cisjordanie. © AFP
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avec Kristell Bernaud, à Jérusalem
REPORTAGE – Les tensions se cristallisent autour de la mosquée Al-Aqsa, à Jérusalem, où des affrontements se sont produits à plusieurs reprises entre fidèles musulmans et policiers israéliens.
REPORTAGE

"Nous lançons des pierres pour dire à Israël que nous ne restons pas les bras croisés quand les colons rendent la mosquée Al-Aqsa impure". C’est par ces mots que Mohamed, un jeune palestinien de 15 ans, s’est exprimé au micro de la correspondante d’Europe1 au Proche-Orient.

La Vielle ville fermée. Depuis plusieurs semaines, la tension est montée d’un cran en Israël et en Cisjordanie. Le week-end dernier, Israël a pris la mesure exceptionnelle de boucler pour deux jours la Vieille ville de Jérusalem aux Palestiniens après deux attaques au couteau qui ont fait deux morts israéliens.

C’est dans la Vieille ville que se trouve le site ultra-sensible de l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint des musulmans, mais qui est également un site sacré pour les juifs qui la révèrent comme le mont du Temple. L'accès y est resté ouvert mais par une seule porte, celle des Lions, et interdit aux hommes de moins de 50 ans. De telles restrictions d'âge sont utilisées régulièrement dans les périodes de tension.

Pour apaiser davantage le climat, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a également demandé à la police d'interdire aux ministres du gouvernement juifs et arabes de se rendre sur l'esplanade des Mosquées. Une mesure que les députés arabes israéliens refusent de respecter. "Ni Netanyahu ni la droite ne pourront nous empêcher d'entrer dans notre mosquée d'Al-Aqsa", a dit dans un communiqué le député arabe Ahmad Tibi.

Des vidéos sur les réseaux sociaux. Du côté des jeunes Palestiniens il n’en a pas fallu plus pour mettre le feu aux poudres. "Nous défendons Al-Aqsa, c’est le début d’une troisième intifada", lâche, sans hésitation, Mohamed. A Jérusalem Est, à l’entrée du camp de réfugiés de Chouafat, la correspondante d’Europe 1 a rencontré un petit groupe qui jetait des pierres sur les soldats israéliens. Ces derniers ripostant avec des tirs de gaz lacrymogènes.

Pour se tenir informés des heurts dans les autres parties du pays, tous scrutent les réseaux sociaux et notamment les vidéos qui montrent des heurts entre policiers israéliens et des Palestiniens à l’entrée de la mosquée Al-Aqsa. Un acte inacceptable pour Ramis, 16 ans, qui ne se bat plus pour un Etat palestinien mais pour "défendre la mosquée Al-Aqsa".

Les Palestiniens et les autorités musulmanes disent redouter la multiplication des visites de juifs sur l'esplanade, et des velléités israéliennes d'imposer un contrôle sur Al-Aqsa.