Burundi : arrestation des putschistes après leur reddition

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Le numéro deux des putschistes a reconnu l'échec du coup d'Etat. © Jennifer Huxta / AFP
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avec AFP , modifié à
Le chef des putschiste a annoncé la reddition des membres de son mouvement. Plusieurs personnes ont été arrêtées.

"Je le reconnais, notre mouvement a échoué". C'est par ces mots que Cyrille Ndayirukiye, numéro deux du mouvement putschiste au Burundi, a reconnu jeudi l'échec du coup d'Etat contre le président Pierre Nkurunziza. Vendredi matin, le général Godefroid Niyombare, chef des putschistes, a annoncé la reddition des membres de son mouvement, ajoutant : "j'espère qu'ils ne vont pas nous tuer". Trois responsables putschistes ont été arrêtées, mais pas le général Niyombare, encore recherché par les soldats loyalistes.

Le président rentré au Burundi. Le chef de l'Etat burundais, bloqué en Tanzanie depuis la tentative de coup d'Etat lancée mercredi, est quant à lui rentré au Burundi et devait dormir jeudi soir "à Ngozi dans sa province natale", affirme la présidence. Il a prévu de s'exprimer dans la journée.

C'est l'annonce de sa candidature à un troisième mandat présidentiel qui a déclenché la crise politique dans son pays. Depuis le 25 avril, des manifestations ont été organisées quasi-quotidiennement, jusqu'à la tentative pour le renverser, menée mercredi par l'un de ses ex-compagnons d'armes.

Appel à reprendre les manifestations. Godefroid Niyombare, général de l'armée, reproche en effet au président d'avoir pris sa décision de briguer un troisième mandat "au mépris" du peuple. Pour son numéro deux, l'"initiative" menée mercredi, "même si elle a échoué, a mis à nu une organisation des corps de défense et de sécurité, notamment de l'armée qui n'a rien de professionnel" et qui est "aujourd'hui inféodée au parti au pouvoir".

L'échec du coup d'Etat ne marque pas pour autant la fin de la crise dans le pays : vendredi, la société civile a appelé à reprendre les manifestations contre un troisième mandat de Pierre Nkurunziza, interrompues "parce que ça tirait à l'arme lourde dans les rues de Bujumbura".

Plus de 105.000 réfugiés. Depuis le début des troubles pré-électoraux, plus de 105.000 Burundais ont par ailleurs fui pour se réfugier dans les pays voisins, un chiffre qui a plus que doublé en une semaine, selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés. ils sont plus de 26.000 à être entrés au Rwanda, près de 9.200 en République démocratique d Congo et près de 70.000 en Tanzanie, où les conditions de vie des réfugiés sont devenues très dures.

Les explications de Philippe Hugon, spécialiste de l'Afrique, sur la crise au Burundi :