Brexit : Ryanair agite le risque d'une interruption des vols

Ryanair avait réuni la presse à Londres à l'occasion du lancement de la quatrième année de son programme d'amélioration de son service.
Ryanair avait réuni la presse à Londres à l'occasion du lancement de la quatrième année de son programme d'amélioration de son service. © PASCAL PAVANI / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
La première compagnie aérienne d'Europe souhaite un accord rapide entre les Royaume-Uni et l'UE pour le transport aérien après le déclenchement du Brexit.

La première compagnie européenne, Ryanair, a agité jeudi le risque d'une interruption temporaire des vols entre le Royaume-Uni et l'Union européenne après le Brexit, si Londres et Bruxelles ne s'entendent pas rapidement sur un accord pour le transport aérien. "Aujourd'hui, vous pouvez voler librement entre le Royaume-Uni et l'Europe mais nous prenons en compte un scénario où, demain, vous ne pourriez pas. Que ce soit pour quelques jours, pour quelques semaines ou pour quelques mois, personne ne le sait à l'heure actuelle", a averti le directeur financier de la compagnie irlandaise, Neil Sorahan, lors d'une conférence de presse à Londres.

"Besoin essentiel de s'entendre sur un accord". Le Royaume-Uni a actionné fin mars l'article 50 du Traité de Lisbonne qui ouvre deux ans de négociations entre Londres et Bruxelles sur les conditions du Brexit qui interviendra juste après. La Première ministre britannique Theresa May a déjà prévenu que son pays quitterait le marché unique européen. Or, à défaut d'accord de transition, "nous pourrions nous retrouver dans une situation où le commerce bilatéral relèverait des règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), qui ne couvre pas spécifiquement le secteur aérien", a souligné le responsable de la compagnie à bas coût. "Donc il y a un besoin essentiel pour le Royaume-Uni de s'entendre sur un accord bilatéral avec l'UE à propos des conditions de déplacement. Afin qu'il soit ratifié à temps, il faudrait un accord d'ici à octobre 2018, ce qui laisserait six mois aux États membres de l'UE pour le ratifier", a ajouté M. Sorahan.

Les plans de vol prévus un an à l'avance. Le responsable juge certes "très improbable" que Londres et Bruxelles ne prévoient aucun mécanisme de remplacement pour maintenir les connexions aériennes, mais il souligne que les compagnies organisent leur plan de vol une bonne année à l'avance, par exemple au printemps 2018 pour l'été 2019, qui pourrait être la première période directement concernée par le Brexit. "Avant d'avoir une plus grande certitude sur ce qui va se passer, il est très difficile pour nous d'échafauder nos plans, de nous engager vis-à-vis des aéroports pour l'été 2019. Donc on pourrait se retrouver dans une situation où vous seriez obligés de rester chez vous cet été-là, finis les voyages au Portugal et en Espagne sauf si vous nagez bien !", a lancé le dirigeant.

Près de 120 millions de passagers par an. Ryanair a réuni la presse à l'occasion du lancement de la quatrième année de son programme d'amélioration de son service, appelé "Always Getting Better", qui l'a aidée à faire bondir de 50% son trafic en trois ans, à près de 120 millions de passagers. Elle a dépassé l'allemande Lufthansa, la franco-néerlandaise Air France-KLM et le groupe britannico-espagnol IAG (British Airways et Iberia entre autres) pour devenir la principale compagnie du continent.