Brexit : quand et comment saura-t-on si c'est "in" ou "out" ?

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B.G avec AFP , modifié à
Jeudi, les Britanniques décident si le Royaume-Uni reste ou non dans l’Union Européenne. Europe 1 revient sur les enjeux déterminants du réfrendum.

Jeudi, les 46 millions de Britanniques inscrits sur les listes électorales sont invités à se rendre aux urnes pour répondre à la question qui agite le pays depuis des années : "To leave or not to leave ?" Quitter ou ne pas quitter l’Union Européenne, un serpent de mer dans l’histoire récente du Royaume-Uni. Une question loin d’être tranchée puisqu’à l’approche du vote, les sondages n’ont jamais été aussi serrés. Longtemps en tête, le "out", pour sortie de l’Europe, a pâti du meurtre de Jo Cox, députée pro-"in". Difficile de prévoir qui l’emportera donc. Mais à défaut de faire des plans sur la comète, il sera possible de dessiner une tendance dès la nuit de jeudi à vendredi, avant les résultats officiels attendus vendredi matin.

Voici les principaux indicateurs que tous les observateurs scruteront pour établir le rapport de force entre les deux camps :

  • Le taux de participation

Ce devrait être l’indicateur le plus déterminant pour l’issue du scrutin. Et pour cause, selon les différentes études réalisées ces dernières semaines, les deux camps sont divisés schématiquement en deux groupes distincts. D’un côté, les tenants de la sortie de l’Europe sont majoritairement âgés et issus de classes populaires, soit un profil d’électeur habitué à se rendre aux urnes. De l’autre, les tenants du maintien dans l’UE, pour la plupart des jeunes citoyens, dont le taux de participation est généralement moins élevé. Dans cette configuration, les choses sont donc claires : un fort taux de participation (supérieur aux 66% des dernières élections générales de 2015 par exemple) serait un signe encourageant pour le "in". A l’inverse, une faible mobilisation pourrait faire pencher la balance en faveur du "out".

  • Le dépouillement des premières circonscriptions

Avant même les estimations du taux de participation, les médias auront une première idée de la tendance grâce au dépouillement des premiers bureaux de vote. Et pour cause, on connaîtra en premier lieu le résultat des circonscriptions de Sunderland, une ville proche de Newcastle. La population, plutôt âgée et modeste, devrait voter pour le Brexit. Si le résultat est moins favorable au « out » que prévu, ce pourrait être une première victoire pour les partisans du maintien dans l’UE.

  • Les résultats dans l’est du pays

Plus généralement, le "Brexit" devrait réaliser de bons scores dans l'est de l'Angleterre, et de ce fait, tout résultat serré dans les secteurs les plus eurosceptiques comme Castle Point  ou Southend-on-Sea (dévoilés entre 3 et 4 heures du matin) pourra laisser penser qu'au plan national, les électeurs ont plutôt penché en faveur du "maintien".

  • La mobilisation des travaillistes

A l’inverse, les résultats des bastions travaillistes du nord de l’Angleterre ou du sud du Pays de Galles seront déterminants pour le in. Ces circonscriptions, historiquement ancrées très à gauche, sont aujourd’hui convoitées par le parti nationaliste Ukip, fort de ses bons résultats lors des élections précédentes. Il faudra donc surveiller particulièrement les résultats à Oldham, prévus à minuit, à Salford (2 heures 30 du matin), mais aussi à Merethyr Tydfil (2 heures et demo). Toute la campagne, le Labour a défendu le maintien dans l’UE, tout en restant critique vis-à-vis de la construction européenne. Reste à savoir si le discours nuancé de Jeremy Corbyn sera audible pour la base électorale du parti.

  • Les résultats en Ecosse

Même chose pour l’Ecosse, considérée comme une région favorable au maintien. Toute annonce de résultat dans cette région, comme à Stirling vers minuit et demi, pourra permettre de savoir si le camp du "In" est en difficulté ou non.

  • Nueaton, un indicateur fiable ?

Considérée comme un baromètre de l'état de l'opinion lors des législatives, la circonscription de Nuneaton (résultats vers trois heures du matin) sera l'objet de toutes les attentions car elle permettra de voir si le Premier ministre conservateur David Cameron a réussi à rallier au "Remain" les électeurs qui ont voté pour les Tories l'an dernier.