Birmanie : plus de 600 personnes relâchées par la junte, l'audience de Suu Kyi reportée

Aung San Suu Kyi
L'audience de l'ancienne dirigeante birmane Aung San Suu Kyi a été reportée. © Sam Yeh / AFP
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avec AFP , modifié à
La junte militaire qui a pris le pouvoir en Birmanie depuis le coup d'Etat du 1er février a relâché mercredi plus de 600 civils qui avaient été arrêtés lors de manifestation. Mais elle détient encore secrètement plusieurs personnes dont l'ancienne dirigeante du pays, Aung San Suu Kyi, dont le procès a été reporté. 

Plus de 600 personnes interpellées depuis le coup d'Etat du 1er février en Birmanie ont été relâchées mercredi par la junte qui détient toujours eu secret des centaines de civils, notamment l'ex-dirigeante Aung San Suu Kyi dont l'audience devant le tribunal a été une nouvelle fois reportée. 

"Nous avons libéré aujourd'hui 360 hommes et 268 femmes de la prison d'Insein" à Rangoun, a déclaré à l'AFP un haut responsable de l'établissement pénitentiaire sous couvert d'anonymat. Parmi eux, beaucoup d'étudiants descendus dans la rue pour protester contre le passage en force de l'armée. 

Le procès d'Aung San Suu Kyi reporté

Mais les généraux détiennent encore de nombreux civils : plus de 2.800 ont été interpellés depuis le putsch qui a renversé Aung San Suu Kyi, d'après l'Association d'assistance aux prisonniers politiques (AAPP).

L'ex-dirigeante de 75 ans devait comparaître mercredi devant la justice. Mais l'audience, qui devait se tenir en vidéoconférence, n'a pas pu avoir lieu faute de connexion internet, les données mobiles et plusieurs réseaux wifi étant coupés depuis plusieurs jours pour isoler le pays. "Elle a été reportée au 1er avril", a fait savoir à l'AFP Khin Maung Zaw, l'avocat de l'ancienne cheffe du gouvernement qui n'a toujours pas été autorisé à rencontrer sa cliente.

Une fillette de sept ans tuée

Pour tenter d'éteindre le vent de fronde démocratique qui souffle sur le pays depuis le 1er février, les militaires intensifient chaque jour leur riposte. De plus en plus de civils qui ne participent pas à la contestation, dont des femmes et des enfants, sont visés. Mardi, Khin Myo Chit, une fillette de sept ans a été tuée "par un tir mortel à l'estomac alors qu'elle était dans sa maison" à Mandalay dans le centre du pays, d'après l'AAPP. Son décès n'a pas été confirmé à ce stade de source indépendante à l'AFP.

L'ONG Save the Children s'est dite "horrifiée que des enfants continuent de figurer parmi les cibles", recensant une vingtaine de mineurs abattus ces sept dernières semaines. Au total, 275 civils ont péri, selon l'AAPP. Le bilan pourrait être beaucoup plus lourd : des centaines de personnes arrêtées sont portées disparues.