Birmanie : enquête d'Amnesty sur les crimes des rebelles rohingyas

La rébellion rohingya s'est elle aussi livrée à des exactions, selon Amnesty. Image d'illustration.
La rébellion rohingya s'est elle aussi livrée à des exactions, selon Amnesty. Image d'illustration. © ED JONES / AFP
  • Copié
Europe1.fr avec AFP
Un rapport d'Amnesty impute à la rébellion rohingya la responsabilité de deux massacres présumés de membres de la minorité hindoue. 

La rébellion rohingya, dont les attaques en 2017 en Birmanie ont conduit à une répression de l'armée ayant poussé à l'exil plus de 700.000 membres de cette communauté musulmane, s'est elle aussi livrée à des exactions, souligne Amnesty International dans un rapport publié mercredi.

"Notre dernière enquête de terrain jette une lumière indispensable sur les atteintes aux droits humains rarement dénoncées commises par l'ARSA", écrit Amnesty. "L'obligation de rendre des comptes pour ces atrocités est tout aussi essentielle que pour les crimes contre l'humanité perpétrés par les forces de sécurité", demande l'ONG basée à Londres.

L'enquête porte sur deux massacres. Celle-ci a enquêté sur deux massacres présumés de membres de la minorité hindoue de Birmanie par l'Armée du salut des Rohingyas de l'Arakan (ARSA), un groupe rebelle assurant se battre pour défendre cette minorité privée de tous droits en Birmanie.

En septembre 2017, les autorités birmanes avaient abondamment communiqué sur la découverte d'une fosse commune avec 52 corps dans le village hindou de Ye Baw Kyaw, dans la zone de Kha Maung Seik, dans le nord-ouest de la Birmanie.

Selon l'armée birmane, il s'agissait de villageois hindous tués par des rebelles musulmans rohingyas de l'ARSA lors des attaques de fin août 2017, suivie par une répression de l'armée contre les Rohingyas.

Une centaine de personnes tuées. Le groupe ARSA avait "catégoriquement démenti" ces accusations. Celles-ci sont désormais corroborées selon Amnesty International par les témoignages de nombreux villageois hindous que l'ONG dit avoir pu interroger de façon indépendante lors d'une mission en avril dans cette région de Birmanie, l'État Rakhine.

Au total selon Amnesty ce sont près d'une centaine de membres de la minorité hindou de Birmanie qui sont soupçonnés d'avoir été tués par l'ARSA.

Amnesty dit avoir publié ce rapport consacré aux exactions côté rebelle par souci d'équilibre, même si l'ampleur du phénomène n'a rien à voir avec les soupçons de milliers de victimes rohingyas de l'armée. En Birmanie, le fait que des villages hindous et bouddhistes aient aussi été victimes de violences a été largement mis en avant par les autorités, qui dénoncent le parti pris pro-rohingya de la communauté internationale.