Joe Biden a commencé la première journée de sa nouvelle vie à l'église, près de chez lui. 2:49
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Xavier Yvon et Théo Maneval (depuis New York et Philadelphie), édité par Jonathan Grelier
Les partisans de Joe Biden, élu samedi président des États-Unis, se sont réveillés le coeur léger dimanche, notamment dans plusieurs villes du pays. À la Maison-Blanche, Donald Trump refuse toujours de reconnaître sa défaite, malgré la pression de son entourage. De son côté, l'équipe de Joe Biden se mettait déjà au travail.

Pendant une bonne partie de la nuit, New York a fêté la victoire acquise samedi par le démocrate Joe Biden à l'élection présidentielle. Dès l'annonce du résultat, les habitants ont commencé à sortir de chez eux pour crier et applaudir, tandis que des fêtes improvisées ont fleuri dans les rues emplies d'euphorie et d'une joie spontanée, comme l'a constaté le correspondant d'Europe 1 sur place. Ici, des feux d'artifice sont tirés. Là, des barbecues sont organisés dans les jardins.

À un carrefour de Brooklyn, un commerçant installe une sono, comme un soir de Saint-Sylvestre. Pour Bryan, qui danse, c'est justement le début d'une nouvelle période. "Oh, j'ai la sensation que c'est une nouvelle ère, un nouveau jour joyeux que nous pouvons tous fêter. On n'en pouvait plus de l'angoisse de ces quatre dernières années, mais il y a à nouveau de l'espoir", s'exclame-t-il au micro d'Europe 1.

La fête des partisans démocrates

"Les quatre prochaines années vont être fantastiques. Juste, revenir à une vie normale... Revenir à la position qu'on avait ans le monde, on va être à nouveau respectés", poursuit-il. Une nuit plus tard, de nombreux New-Yorkais se sont réveillés plus léger, comme libérés d'un poids.

À Philadelphie dimanche, il ne reste plus sur le sol que les confettis lancés la veille par les partisans de Joe Biden. Les partisans des deux camps ont fini par quitter les abords du Centre des congrès où ils se faisaient face depuis plusieurs jours. "Je suis tellement soulagée, contente que tout ça soit fini", souffle Margaret au micro d'Europe 1.

Pour elle, plus que la victoire de Joe Biden, c'est l'accession de Kamala Harris, la colistière du candidat, au poste de vice-présidente qu'il faut saluer. "C'est fabuleux. La première femme à la Maison-Blanche ! La voir sur cette scène hier (samedi) soir, c'est un signal merveilleux pour toutes les petites filles", apprécie-t-elle. "Quand Hillary Clinton et Barack Obama étaient en course en 2008, je me disais que ce pays était plus prêt à accepter un homme noir qu'une femme, quelle que soit sa couleur. On a dépassé ça de mon vivant. C'est super."

Le discours de Kamala Harris a également beaucoup touché Sharon, grand-mère afro-américaine, qui la voit aller plus loin encore en 2024. "J'espère qu'elle sera la prochaine présidente ! Pour mes petits-enfants ! Moi je viens d'une époque où on devait manifester pour le droit de vote, pour être traités comme les Blancs. Martin Luther King disait 'nous serons victorieux'... On commence à l'être !", se réjouit-elle.

À la Maison-Blanche, Donald Trump poussé vers la sortie

Au plus tard à la passation de pouvoir en janvier, le président sortant Donald Trump devra quitter la Maison-Blanche. Mais il n'avait toujours pas reconnu sa défaite, dimanche, continuant à tweeter qu'on lui avait volé l'élection. Comme samedi, Donald Trump a préféré partir jouer au golf, sur le green de son club en Virginie, juste à côté de Washington. Dès lundi, il a promis de lancer des recours en justice dans différents Etats, comme en Géorgie et en Pennsylvanie. Et pour financer cette bataille judiciaire, son équipe de campagne continue d'envoyer des mails pour récolter de l'argent auprès de ses soutiens. Pourtant, plusieurs experts doutent que ces recours aboutissent à quoique que ce soit outre-Atlantique.

Pendant ce temps, l'entourage de Trump serait en train de mener une difficile entreprise de persuasion auprès du président. Selon les médias américains, des conseillers et des proches tentent de le convaincre d'accepter sa défaite. Et même Melania Trump jouerait un rôle, selon la chaîne CNN.

Ses électeurs ne semblent en tout cas pas avoir dit leur dernier mot dimanche. À l'image de Trump, ils inondent les réseaux sociaux de messages, appelant à ne pas laisser filer le scrutin. "Nous sommes au milieu d'une guerre, on a besoin de vous sur le champ de bataille", peut-on entendre par exemple sur la page Facebook d'une influenceuse pro-Trump.

 

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Joe Biden en famille, son équipe au travail

De son côté, après un discours de rassemblement prononcé dans la nuit de samedi à dimanche, le président élu Joe Biden a commencé la première journée de sa nouvelle vie à l'église à côté de chez lui, comme tous les dimanches. Il s'est aussi recueilli sur tombe de sa première femme, Neilia, de sa fille, Naomi, et de son fils aîné, Beau. Il devait passer le reste de la journée en famille. Son équipe déjà au travail. Elle a ouvert un nouveau site internet et des comptes sur les réseaux sociaux.