70 jeunes musiciens français et allemands se produiront ce dimanche au Panthéon pour célébrer l'amitié franco-allemande. 1:36
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Delphine Schiltz , modifié à
Ce dimanche marque les 60 ans du Traité de l'Élysée qui scelle l'amitié entre la France et l'Allemagne. À cette occasion, l’Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ) s’est rapproché de la Philharmonie de Paris pour créer un orchestre composé de jeunes musiciens de France et d’Allemagne. Europe 1 a pu assister aux répétitions.

Si ce concert, peut revêtir des aspects politiques, ces jeunes musiciens joueront sans considération de frontière ce dimanche au Panthéon à Paris. 70 artistes (35 Français et 35 Allemands), âgés de 10 à 17 ans, se produiront dans quelques heures à l'occasion des 60 ans du Traité de l'Élysée qui scelle l'amitié franco-allemande. La représentation se déroulera devant plusieurs ministres et personnalités des deux pays.

Tout au long de la semaine, Europe 1 a suivi les répétitions qui ont commencé mardi à la Philharmonie de Paris. Les musiciens sont deux par pupitres en fonction de leur niveau, et s’échangent des crayons de papier pour annoter leurs partitions. Si Niamey, violoncelliste de 12 ans, fait de la musique depuis l'âge de 6 ans, l'amitié franco-allemande reste un concept assez flou dans son esprit. "Ça me parle, mais je n’ai pas d’idée concrète pour expliquer, ça", décrit-il. A contrario, le jeune musicien a moins de difficulté à dire son plaisir de jouer Brahms, Beethoven et Offenbach. 

Il a, en partie, découvert le répertoire allemand tout au long de ce projet. "Ça change un petit peu de ce qu’on peut jouer au conservatoire, c’est quelque chose de plus épanouissant. Ça donne envie de continuer de jouer parce que c’est plus mélodique, ça s’entend bien" !

Des jeunes des 4 coins de France et du monde

A l’origine, Niamey joue dans un orchestre du dispositif Demos, initié en 2010 par la Cité de la musique et coordonné aujourd’hui par la Philharmonie de Paris. Le projet s’adresse à des enfants de 7 à 12 ans habitant dans des quartiers relevant de la politique de la ville (QPV) ou dans des zones de revitalisation rurale (ZRR) éloignées des lieux de pratique musicale. 

Pour le concert du 22 janvier, la Philharmonie a tenu à réunir des jeunes issus des différents orchestres Démos en région : Hauts-de-France, Grand-Est, Auvergne-Rhône Alpes et Île-de-France. "Une vraie nouveauté", détaille Anabela Antunes, responsable de production et des projets internationaux à la Philharmonie de Paris.  

Côté allemand, les jeunes ont été recrutés par l’intermédiaire de deux partenaires berlinois, HANGARMUSIK et Al-Fârâbî Musikakademie, sur la base de critères musicaux et sociaux qui se rapprochent de ceux du dispositif Démos. Les projets allemands ont pour leur part en commun de rapprocher jeunes réfugiés et jeunes Berlinois par la musique.  

"On a envie de montrer à quel point on a travaillé"

Une diversité de langues et de cultures qui n’est pas un obstacle pour Gardinia, 15 ans, violoncelliste de Berlin, originaire de Syrie : "On se comprend, c’est de la musique, on n’a pas besoin de se parler", résume-t-elle avec aplomb. Ce dimanche, elle jouera "avec joie" pour l’amitié franco-allemande, mais pour elle aussi, l’enjeu du concert est ailleurs : "On a hâte de montrer à quel point on a travaillé et répété, qu’on n’est pas que des enfants sur leurs téléphones portables", assène-t-elle en riant. "On peut faire quelque chose de sérieux". 

"Nos jeunes regardent vers l’avenir sans forcément avoir en tête toutes ces questions historiques ou politiques", explique la coordinatrice Anabela Antunes. "Nous ne leur avons pas expliqué dans le détail l’amitié franco-allemande, le traité de paix... ", poursuit Andreas Knapp, directeur général et co-fondateur de HANGARMUSIK. “Nous ne voulions pas charger la musique de ces concepts, mais avec cet orchestre, ils incarnent quelque part cette réalité. Et au Panthéon, peut-être qu’ils la vivront encore plus". 

Sur scène, les jeunes seront accompagnés par 10 musiciens professionnels et dirigés par la cheffe d’orchestre Anna-Sophie Brüning. 35 minutes de concert pour donner corps au mot "ensemble".