Au Maroc, Emmanuel Macron va inaugurer le premier TGV du continent africain

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Théo Maneval, envoyé spécial à Casablanca, édité par Anaïs Huet
Emmanuel Macron effectue jeudi une courte visite au Maroc pour inaugurer avec le roi Mohammed VI la ligne à grande vitesse entre Tanger et Casablanca, financée à moitié par la France.
REPORTAGE

C'est une première en Afrique. Jeudi, le Maroc inaugure la toute première ligne à grande vitesse du Continent noir, qui va relier Tanger à Casablanca. Pour l'occasion, Emmanuel Macron sera présent au côté du roi Mohammed VI.

Un projet initié par le roi et Nicolas Sarkozy. Baptisé "Al Boraq", du nom d'un cheval ailé de la mythologie islamique que l'on peut comparer à Pégase dans la mythologie grecque, ce nouveau TGV rouge et blanc va filer à plus de 320 km/h sur les deux-tiers des 200 km qui séparent Tanger de Casablanca. L'inauguration de jeudi est l'aboutissement d'un projet titanesque, initié en 2007 par le roi du Maroc et Nicolas Sarkozy, pour un montant total de 2 milliards d'euros, dont 1 milliard financé par la France. 

Favoriser les affaires. Les entreprises tricolores sont en première ligne : Vinci, SNCF ou Alstom, qui fournit les 12 rames. Le temps de trajet entre les deux métropoles marocaines sera donc divisé par deux : 2h10 au lieu de 5. Et déjà, les professionnels y voient un faisceau d'opportunités. "Tanger, c'est la porte de l'Europe. Il y a beaucoup d'investisseurs. Avec la LGV, on peut faire plus de réunions, plus de rendez-vous… Ça va apporter beaucoup de choses", s'enthousiasme Jawad, qui travaille dans l'import-export.

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La colère des habitants. Toutefois, le projet n'est pas sans polémiques. Il faut dire que le chantier a d'abord accusé un retard de trois années. Mais surtout, c'est son coût faramineux qui exaspère une partie de la population, qui regrette de voir ces milliards investis sur une seule ligne, alors que le reste du réseau connait beaucoup d'accidents. Le dernier en date s'est produit il y a un mois, le 16 octobre, sur un train effectuant un trajet similaire, entre Casablanca et Rabat. En cause : une absence de signalisation et d'un défaut d'aiguillage. "Le train a déraillé. Il y a eu sept victimes, et 120 blessés. Ça m'a mise en colère !", témoigne une habitante au micro d'Europe 1.

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De leur côté, et malgré les polémiques, les autorités marocaines comptent bien sur leur nouveau fleuron pour rapidement conquérir 8 millions de passagers par an. En plus de la LGV, de nouvelles gares sont construites, ou rénovées, comme la gare "Casablanca-Voyageurs". Les porteurs du projet espèrent qu'elle accueillera à terme 22 millions de voyageurs par an, contre "seulement" 4,5 millions aujourd'hui.