Attentat devant la gare d'Ankara en 2015 : prison à vie pour 9 personnes

Cet attentat avait été le plus meurtrier de l'histoire moderne turque.
Cet attentat avait été le plus meurtrier de l'histoire moderne turque. © ADEM ALTAN / AFP
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avec AFP , modifié à
Cette attaque, attribuée à l'État islamique mais jamais revendiquée par le groupe djihadiste, avait fait une centaine de morts lors d'un rassemblement prokurde. 

Un tribunal turc a condamné vendredi à la prison à vie neuf personnes reconnues coupables d'avoir participé à l'attentat le plus meurtrier de l'histoire moderne turque qui s'est produit en octobre 2015 devant la gare d'Ankara. Selon l'agence de presse étatique turque Anadolu, neuf personnes ont été individuellement condamnées à 101 peines de prison à perpétuité en lien avec ce double attentat suicide qui a fait une centaine de morts lors d'un rassemblement prokurde. Le gouvernement attribue cette attaque au groupe État islamique, qui ne l'a jamais revendiquée.

"Tentative de renversement de l'ordre constitutionnel". Le tribunal a établi à 100 morts le bilan officiel de ce double attentat, le plus meurtrier jamais commis sur le sol turc. Dans les semaines ayant suivi l'attaque, les autorités avaient communiqué un bilan de 102 morts. D'après Anadolu, les personnes reconnues coupables d'avoir pris part à l'attaque ont été individuellement condamnées à une peine d'emprisonnement à vie pour chaque personne tuée et à une autre peine de prison à perpétuité pour "tentative de renversement de l'ordre constitutionnel".

Par ailleurs, elles ont été condamnées à plus de 10.500 années de prison supplémentaires pour "multiples tentatives d'homicide".

Une manifestation pacifique qui a viré au massacre. Cette attaque a profondément choqué la Turquie, pays qui a par la suite été secoué par de nombreux attentats commis par les djihadistes de l'EI ou les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Le "massacre de la gare", comme l'attentat du 10 octobre 2015 est appelé en Turquie, a visé une foule qui s'était rassemblée pour manifester pacifiquement en faveur de l'arrêt des combats entre l'armée et la guérilla kurde dans le sud-est du pays.

Des opposants au président Recep Tayyip Erdogan ont plusieurs fois reproché au gouvernement la lenteur de l'enquête et accusent les autorités de n'avoir pas pris suffisamment de mesures pour assurer la sécurité du rassemblement.