Attentat de Berlin : Anis A. n'avait pas de réseau en Italie, selon Rome

Le suspect numéro un a été tué par la police italienne lors d'une fusillade le vendredi 23 décembre près de Milan.
Le suspect numéro un a été tué par la police italienne lors d'une fusillade le vendredi 23 décembre près de Milan. © DANIELE BENNATI / AFP
  • Copié
avec agences , modifié à
L'auteur présumé de l'attentat qui a fait 12 morts sur un marché de Noël de Berlin ne disposait pas de l'appui d'un réseau particulier en Italie, selon le président du Conseil Paolo Gentiloni.

Le Tunisien Anis A., auteur présumé de l'attentat qui a fait 12 morts le 19 décembre sur un marché de Noël de Berlin, ne disposait pas en Italie de l'appui d'un réseau particulier, a affirmé jeudi le président du Conseil
italien, Paolo Gentiloni. Le suspect numéro un a été tué par la police italienne lors d'une fusillade le vendredi 23 décembre près de Milan. "Rien n'indique qu'Anis A. (...) avait en Italie des réseaux particuliers", a déclaré le chef du gouvernement italien lors d'une conférence de presse. Toutefois, selon le chef des services italiens de lutte contre la mafia et le terrorisme, Franco Roberti, il s'est radicalisé après avoir été emprisonné en Italie

Un support logistique du milieu criminel ? Ce procureur antiterroriste a expliqué que les milieux criminels du pays procuraient souvent "un support logistique" : "L'Italie n'est pas seulement un lieu de passage pour les terroristes. Dans notre pays, il y a une offre de support logistique aux auteurs des massacres, consistant à leur fournir des papiers, des refuges, des appartements", a expliqué Franco Roberti dans un entretien publié jeudi dans le quotidien La Repubblica. Franco Roberti note que "les petits terroristes ont besoin d'aide de la part du milieu criminel". "Je pense aux faux papiers et ce n'est pas un hasard que se soient créées à Naples, Caserte, Bari et Rome des centrales de fabrication de faux papiers pour les migrants", ajoute-t-il. L'enquête internationale en cours a révélé qu'Anis A. disposait d'une demi-douzaine d'identités.

Les autorités italiennes ont tenté d'expulser Anis A. mais, comme leurs homologues allemandes plus tard, elles se sont heurtées au manque de coopération de la Tunisie, qui a dit ne pas être sûre qu'il soit Tunisien. Le jeune homme a donc été relâché au bout de 60 jours et il lui a simplement été demandé de quitter le pays. D'après ses frères, il a obtempéré mais pour se rendre en Allemagne en profitant de l'afflux de migrants de l'été 2015.

Trois logements perquisitionnés à Rome. La police italienne enquête désormais sur toutes les anciennes connaissances du Tunisien. Elle a déjà perquisitionné jeudi trois logements situés à Rome et dans la banlieue de la capitale italienne. Les fouilles concernaient des lieux par lesquels le suspect est soupçonné d'avoir transité après avoir quitté en 2015 un centre de détention en Sicile. Le parquet néerlandais a fait savoir mercredi qu'en provenance d'Allemagne, il avait peut-être transité par les Pays-Bas.