Attaque du Hamas : ce qu'il faut retenir au cinquième jour du conflit

Le bilan des attaques s'alourdit à 1.200 morts du côté israélien. (Illustration)
Le bilan des attaques s'alourdit à 1.200 morts du côté israélien. (Illustration) © JACK GUEZ / AFP
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avec AFP / Crédits photo : JACK GUEZ / AFP , modifié à
Au moins 1.200 personnes sont décédées en Israël suite à l'attaque du Hamas lancée samedi dernier, tandis que 1.055 personnes ont perdu la vie après la multiplication des bombardements israéliens sur la bande de Gaza. Selon les informations d'Europe 1, la Place Beauvau a décidé de renforcer le niveau de sécurisation de cinq personnalités françaises.

De nouveaux raids israéliens ont frappé mercredi Gaza, où des immeubles entiers ont été détruits, en riposte à l'attaque sanglante lancée par le Hamas, qui a traumatisé Israël et déclenché une guerre dont les morts se comptent déjà par milliers. L'armée israélienne a annoncé le chiffre "impressionnant" de 1.200 Israéliens tués, pour la plupart des civils non armés, tandis que dans la bande de Gaza le bilan s'élève à 1.055 morts, selon les autorités locales.

Les principales informations :

  • Au moins 1.200 personnes en Israël ont été tuées dans l'attaque du Hamas, 1.055 morts ont été confirmés dans la bande de Gaza
  • Le bilan des Français morts en Israël s'alourdit à 11 personnes. 18 autres sont toujours portées disparues. "Plusieurs enfants" français seraient "probablement enlevés" par le Hamas, selon Elisabeth Borne.
  • Un hôpital à Ashkelon a été touché par des tirs de roquettes du Hamas.
  • Emmanuel Macron va réunir tous les chefs de partis jeudi, et assurera une allocution télévisée à 20 heures

Erdogan négocie avec le Hamas pour obtenir la libération des otages

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a lancé un processus de négociations avec le Hamas en vue d'obtenir la libération des otages enlevés par le groupe islamiste, a indiqué mercredi soir une source officielle à l'AFP.

"Ils sont en train de négocier pour obtenir la libération des otages sur ordre (du président) Erdogan", a déclaré cette source confirmant une information de la chaîne de télévision privée Habertürk.

Blinken se rend en Israël pour une visite de solidarité après l'assaut du Hamas

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken s'envole mercredi pour Israël en signe de solidarité après un assaut sanglant et sans précédent du Hamas, Washington affichant un soutien sans faille à son allié au moment où l'Etat hébreu riposte dans la bande de Gaza.

Le chef de la diplomatie américaine doit arriver jeudi en Israël pour cette visite éclair, au cours de laquelle il rencontrera probablement le Premier ministre Benjamin Netanyahu qui a promis d'implacables représailles à la "sauvagerie" du Hamas.

Le département d'Etat a annoncé que le nombre d'Américains tués en Israël était monté à au moins 22. La Maison Blanche a par ailleurs indiqué que 17 Américains étaient portés disparus. Des ressortissants figurent également parmi les otages pris par le Hamas, mais leur nombre n'a pas été précisé. 

Les Etats-Unis "préoccupés" par les attaques de roquettes du Hezbollah contre Israël

Les Etats-Unis sont "clairement préoccupés" par les tirs de roquettes du Hezbollah pro-iranien vers le nord d'Israël, a dit mercredi un porte-parole de la Maison Blanche.

John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, a toutefois précisé que jusqu'ici les autorités américaines n'avaient "pas constaté qu'un autre acteur cherch(ait) intentionnellement à élargir le conflit", déclenché samedi par une offensive sans précédent du Hamas.

Washington "travaille" avec Israël et l'Egypte pour permettre la sortie de civils de Gaza

Les autorités américaines "travaillent activement" avec Israël et l'Egypte pour permettre à des civils de quitter Gaza, a dit mercredi un porte-parole de la Maison Blanche.

"Les civils ne sont pas responsables de ce que le Hamas a fait", a dit John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, précisant qu'il n'était pas en mesure de faire une "annonce" précise ni de déterminer "une route ou un corridor spécifique".

Washington prêt à envoyer "si nécessaire" un second porte-avions

Les Etats-Unis, qui ont déjà envoyé un groupe aéronaval près d'Israël, sont prêts "si nécessaire" à en déployer un second à des fins de dissuasion, a indiqué mercredi un porte-parole de la Maison Blanche.

John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, a précisé qu'il était prévu de longue date, avant les attaques du Hamas, qu'un autre porte-avions américain fasse route vers la Méditerranée, et indiqué que ce bâtiment pourrait si besoin aller en Méditerranée orientale rejoindre le Gerald Ford, plus gros navire de guerre du monde, qui s'y trouve déjà.

Poutine appelle à des négociations entre Israël et les Palestiniens

Le président russe Vladimir Poutine a appelé mercredi à des négociations entre Israël et les Palestiniens, jugeant par ailleurs nécessaire d'éviter une "extension du conflit", qui aurait des conséquences dans le monde entier.

"Il est nécessaire de travailler sur la diplomatie plutôt sur l'aspect militaire et de chercher des solutions pour arrêter les combats, et le plus tôt possible", a-t-il dit, évoquant le conflit déclenché par l'attaque sanglante du Hamas samedi.

"Deuxièmement, il faut retourner au processus de négociations, qui doit être acceptable pour toutes les parties, y compris pour les Palestiniens", a ajouté le président russe, selon des propos retransmis à la télévision.

Les attaques du Hamas en Israël "s'apparentent" à des crimes contre l'humanité 

La ministre française des Affaires étrangères a estimé mercredi que les attaques commises par le Hamas en Israël s'apparentaient à des crimes contre l'humanité.

Interrogée sur la radio France Info sur le fait que ces attaques relevaient de crimes contre l'humanité, Catherine Colonna a répondu : "la qualification juridique de ces crimes sera donnée le moment venu, mais on peut considérer que cela s'apparente à de tels crimes".

"Les mots manquent pour décrire l'abomination qui a accompagné ces attaques terroristes, avec des massacres, des personnes poursuivies chez elles, les exécutions, des atteintes à la dignité humaine, à des dépouilles mortelles", a souligné la ministre.

11 employés de l'ONU tués dans la bande de Gaza depuis samedi

Onze employés de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) ont été tués dans la bande de Gaza depuis samedi, a annoncé mercredi Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU. Il a précisé que 30 élèves des écoles opérées par cette agence avaient également été tués et 8 blessés.

Un onzième Français est mort en Israël

La ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna a annoncé mardi sur France Info que 11 Français avaient été tués dans les attaques perpétrées par le Hamas contre Israël, selon un dernier bilan toujours provisoire. "Malheureusement au fur et à mesure que les autorités israéliennes procèdent aux identifications", le bilan s'alourdit, a-t-elle déclaré. La Première ministre Élisabeth Borne avait fait état plus tôt de dix Français morts.

"Suspicion d'infiltration aérienne" en Israël depuis le Liban 

L'armée israélienne a annoncé mercredi soir soupçonner "une infiltration aérienne" depuis le Liban sur le nord d'Israël. Selon l'armée, les sirènes d'alerte ont retenti dans plusieurs zones septentrionales jusqu'aux environs d'Haïfa. La Défense passive (chargée de protéger la population) a de son côté évoqué une attaque "à grande échelle" dans les régions de Tibériade et de Beit Shean.

La Place Beauvau décide de renforcer le niveau de sécurisation de cinq personnalités

Selon les informations d'Europe 1, dans le contexte international, la Place Beauvau a décidé de renforcer le niveau de sécurisation de cinq personnalités françaises dont la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, le président du Sénat, Gérard Larcher, le député des Français de l'étranger, Meyer Habib, et le grand rabbin de France Haim Korsia. Des policiers de la CRS 1 sont d'ailleurs chargés de protéger avec des gardes statiques "discrètes" les domiciles de certains d'entre eux, selon une source proche du dossier.

Macron va réunir tous les chefs de partis jeudi à l'Elysée, et s'exprimera jeudi soir à 20 heures

Emmanuel Macron va réunir jeudi à l'Elysée les chefs de tous les partis politiques représentés au Parlement pour évoquer la situation "à la suite des actes terroristes commis en Israël", a annoncé mercredi la présidence. Cette rencontre prévue à 12 heures rassemblera également les présidents de l'Assemblée nationale, du Sénat et du Conseil économique social et environnemental.

Le chef de l'État assurera également une allocution télévisée jeudi soir à 20 heures après cette réunion.

Israël : accord sur un "gouvernement d'urgence" pour la durée de la guerre

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son rival de l'opposition, Benny Gantz, ont annoncé mercredi s'être mis d'accord pour créer un gouvernement d'urgence pour la durée de la guerre, quatre jours après le lancement d'une offensive majeure par le Hamas.

À l'issue d'une réunion entre le Premier ministre et le président du parti de l'unité nationale, Benny Gantz, "les deux hommes se sont mis d'accord sur la mise en place d'un gouvernement d'urgence et d'un cabinet de guerre", ont-ils indiqué dans un communiqué commun.

10 Français morts et 18 disparus dont "plusieurs enfants probablement enlevés"

La Première ministre Élisabeth Borne a annoncé mercredi que le bilan venait "une nouvelle fois de s'alourdir" au Proche-Orient, où 10 Français sont morts et 18 sont portés disparus, dont "plusieurs enfants (...) probablement enlevés" par le Hamas. "Je veux avoir un mot particulier pour nos dix ressortissants décédés et les 18 dont nous sommes sans nouvelles", a déclaré la cheffe du gouvernement lors de la séance de questions du gouvernement au Sénat. "Nous sommes en lien constant avec les familles", a-t-elle ajouté, en adressant "toutes (ses) pensées à la communauté française en Israël, qui vit dans l'angoisse".

Une "sauvagerie jamais vue depuis la Shoah", réagit Netanyahu

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a qualifié l'offensive massive, d'une ampleur sans précédent déclenchée depuis Gaza contre Israël le 7 octobre à l'aube, de "sauvagerie jamais vue depuis la Shoah", promettant que son pays allait "vaincre avec de la force, énormément de force". Cette attaque a provoqué la sidération dans le pays, où au moins 169 soldats ont été tués en quatre jours, selon l'armée, où se multiplient les récits glaçants de témoins et de rescapés, et où l'inquiétude grandit sur le sort de centaines de personnes disparues ou otages.

Parmi ces otages se trouvent des jeunes capturés pendant un festival de musique, où des terroristes ont fait irruption samedi, tuant 270 personnes selon les autorités. Figurent également des habitants de kibboutz près de Gaza.

300.000 réservistes mobilisés par Israël

Israël a riposté en pilonnant sans relâche l'enclave palestinienne, mobilisé 300.000 réservistes et déployé des dizaines de milliers de soldats autour de Gaza et à sa frontière nord avec le Liban. La bande de Gaza, une enclave pauvre et exiguë contrôlée par le Hamas depuis 2007, où s'entassent 2,3 millions de Palestiniens, est désormais en état de siège.

Israël y a coupé les approvisionnements en eau, en électricité et en nourriture. La seule centrale électrique du territoire est à l'arrêt faute de carburant et ses hôpitaux, qui manquent de matériel, sont débordés par l'afflux de blessés. L'ONU a affirmé que le siège total de Gaza, où plus de 263.000 personnes ont déjà été déplacées par la guerre, était "interdit" par le droit international humanitaire.

Un hôpital touché par des tirs de roquette du Hamas

Dans la nuit de mardi à mercredi, des bombardements ont fait au moins 30 morts à Gaza, touchant des dizaines d'immeubles, des usines, des mosquées et des magasins, a annoncé le gouvernement du Hamas. Selon l'armée israélienne, plusieurs cibles du Hamas ont été touchées. Au matin, des femmes, leurs enfants dans les bras, fuyaient entre les décombres des immeubles, dans des rues dévastées de la ville de Gaza. Mazen Mohammad a passé la nuit au rez-de-chaussée, terré avec sa famille, pendant que des explosions faisaient trembler son quartier, avant de sortir et de découvrir les destructions. "C'était comme dans une ville fantôme, comme si nous étions les seuls survivants", témoigne cet homme de 38 ans.

Des avions de combat israéliens ont aussi bombardé une université islamique de la bande de Gaza liée au Hamas. Dans la journée, un hôpital d'Ashkelon, dans le sud d'Israël, a été touché par des tirs de roquettes du Hamas, a annoncé un porte-parole.

L'offensive du Hamas a suscité de multiples condamnations internationales, ainsi que des inquiétudes face à l'éventualité d'un assaut terrestre sur Gaza tandis que la situation reste tendue à la frontière d'Israël avec le Liban. Mercredi, l'armée israélienne a frappé une nouvelle fois le sud du Liban, en riposte à des tirs de roquettes revendiqués par le Hezbollah pro-iranien, allié du Hamas.

1.055 morts dans la bande de Gaza, selon un bilan officiel

Dans la zone frontalière de Gaza, un journaliste de l'AFP a vu des dizaines de chars et véhicules militaires, et de nombreux postes de contrôle tenus par des soldats israéliens. L'armée, qui a repris le contrôle d'une dizaine de localités dans ce secteur, avait annoncé mardi avoir récupéré les corps de 1.500 terroristes du Hamas. D'autres terroristes sont "restés sur le terrain", a déclaré mercredi un porte-parole de l'armée, Daniel Hagari, ajoutant que les soldats avaient tué 18 d'entre eux la veille.

Des corps d'Israéliens, "tués dans les localités que le Hamas a infiltrées et où ils ont commis leurs massacres", ont également été découverts, a annoncé un autre porte-parole, Jonathan Conricus. "Le bilan atteint le chiffre impressionnant de 1.200 morts, en écrasante majorité des civils", a-t-il dit.

Dans la bande de Gaza, outre le bilan officiel de 1.055 morts, quatre secouristes du Croissant-Rouge palestinien ont été tués mercredi par des frappes israéliennes. À Sderot, une ville du sud d'Israël proche de Gaza, des douilles parsèment la chaussée et des explosions résonnent au loin. "L'armée fait ce qu'elle doit faire. Elle ne tue pas des femmes ou des enfants, ne massacre pas des bébés. Elle a une morale", commente Weizman Nissan, 72 ans, un vétéran de l'armée israélienne qui habite la ville.

Environ 150 otages détenus par le Hamas

Environ 150 otages, selon une estimation des autorités, Israéliens ou étrangers, parmi lesquels des femmes, enfants ou vieillards, sont aux mains du Hamas qui a menacé de les exécuter. Dans les villes israéliennes, plongées dans un calme inhabituel, certains évoquent une méfiance grandissante entre juifs et membres de la minorité arabe. "Les Israéliens ont peur des Arabes et les Arabes ont peur des Juifs. Maintenant, tout le monde a peur les uns des autres", confie Ahmed Karkash, 35 ans et propriétaire d'un magasin de souvenirs à Jérusalem.

Le président américain Joe Biden a promis qu'il aiderait son allié à se défendre face au "mal à l'état pur" et le secrétaire d'Etat Antony Blinken est attendu en Israël jeudi. L'armée israélienne a en outre annoncé qu'un premier avion transportant des armes américaines était arrivé en Israël. Les Brigades Al-Qassam, la branche militaire du Hamas, ont annoncé vouloir par cette offensive "mettre fin aux crimes de l'occupation", en référence à l'occupation israélienne des territoires palestiniens.

Israël avait retiré ses troupes et évacué les colons de la bande de Gaza en 2005 après avoir occupé ce territoire depuis 1967. Mais il a gardé le contrôle de l'espace aérien et des eaux territoriales et imposé un blocus depuis 2007, contrôlant strictement le passage des biens et des personnes entre Israël et l'enclave.