Après l'arrivée massive de migrants en Italie, Menton se prépare à faire face à une augmentation des traversées

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Caroline Baudry / Crédits photo : JEAN CHRISTOPHE MAGNENET / AFP , modifié à
Quelques jours après l'afflux massif de migrants en Italie, la France a décidé de renforcer sa frontière avec son voisin. À Menton, les autorités s'organisent pour pouvoir ajuster les infrastructures, et réfléchissent à réquisitionner un hôtel pour loger les mineurs non accompagnés. De son côté, le gérant ne cache pas son inquiétude. 

Rejoindre la France : c'est le souhait de dizaines de migrants arrivés en Italie ces derniers jours. Face au potentiel afflux de migrants aux portes du pays, l'Hexagone a décidé de réagir en renforçant sa frontière avec l'Italie. À Menton, première commune française après l'Italie, le long de la Méditerranée, le préfet des Alpes-Maritimes a assuré qu'il n'y aurait pas de camp de migrants sur place. 

Un hôtel réquisitionné pour accueillir les mineurs non accompagnés ?

Mais devant les locaux de la police aux frontières perchées sur la colline face à la mer, la situation s'éclaire. C'est ici que les étrangers en situation irrégulière, interpellés, sont placés avant d'être systématiquement remis aux autorités italiennes. Désormais, il est envisagé qu'en cas d'afflux trop important, une parcelle municipale qui jouxte le bâtiment de la police soit mise à disposition pour l'encadrement par des CRS de 100 étrangers supplémentaires. 

Les mineurs non accompagnés pourraient être, eux, logés dans un hôtel réquisitionné. Un hôtel Ibis budget situé à un kilomètre du poste. Pourtant, ce dernier est actuellement complet. Alors, du côté de la direction de l'établissement, on craint de devoir annuler des clients et des conséquences que cela engendrerait pour l'établissement.

"Je suis incapable de m'occuper de 50 ados"

"Imaginez, un mineur tombe sur le sol. Qui est responsable ?" se questionne au micro d'Europe 1 Mathieu, le responsable de l'Ibis budget. "J'aimerais bien aider ces gens, je comprends, mais au bout d'un moment, il ne faut pas tout mélanger. Je pense qu'il y a des organismes qui sont faits pour ça. D'autant qu'on ne sait rien. Peut-être qu'il y en a qui arrivent avec des maladies. C'est triste à dire, mais on devient un peu égoïste et ce n'est pas notre cœur de métier", poursuit-il. 

"Moi, je suis incapable de m'occuper de 50 ados pendant une semaine. Chacun son travail", conclut-il. Ce que redoute cet habitant de Menton, c'est la vision de ces scènes qui font désormais partie de son quotidien : des migrants en tongs, racontent-ils, qui descendent de l'autoroute avec des cordes et de très jeunes gens désœuvrés et dont personne, estime Mathieu, ne semble s'occuper.